Karel Van den Oever( Anvers, 1879 — Anvers, 1926). Écrivain catholique, poète et romancier, auteur d’essais, de critiques littéraires et d'études sur le théâtre.Son roman Het inwendige leven van Paul (La vie intérieure de Paul) (1923) est le récit de la confrontation d'un homme en quête de la grâce de Dieu dans un monde où il se sent étranger. Son poème Prière pour l'heure de ma mort exprime la foi d'un croyant qui cherche la miséricorde de Dieu.
Prière pour l'heure de ma mort
Seigneur, quand je mourrai
un jour gris de décembre,
dans les draps malades qui sentent,
le visage jauni comme un navet gelé,
la barbe rongée de sueur,
pendant que mes mains angoissées
pétriront l’oreiller,
veuillez étendre sur moi, Seigneur,
sur moi, pauvre agneau égaré,
Votre miséricorde.
Car j’ai toujours été stupide,
paresseux, impudique et fier,
je fus toujours avide
de pots de vin, de pots de bière,
et mes dents ont bruni sous maintes pipes.
Seigneur, quand je mourrai,
et que mes pieds
se glaceront comme du verre,
lorsque la cire amère
de la bougie coulera sur mes mains
et que le médecin dira : « C’est fini »,
lorsque, tout près du mur,
le prêtre, d’une voix qui murmure,
Suppliera : « Seigneur, il vient à Vous, le voilà,
Puissé-je prier avec lui :
Seigneur, ayez pitié de moi. »
Karl VAN DEN OEVER, La montagne sainte.
Recueilli dans Anthologie de la poésie néerlandaise
de Belgique (1830-1966),
choix de textes et traduction par Maurice Carême,
Aubier-Montaigne, 1967.
Accueil Index général Narrations Méditations Études
Auteurs Livres Pensées et extraits Thèmes
Doods-gebed
Heer, als ik sterf
op een december-dag,
in het ziek laken dat ruikt,
en mijn gezicht: geel als een raap,
mijn baard verwoest door het zweet,
terwijl mijn hand vol angst in het kussen pluikt,
Heer, houd dan voor mij, arm schaap,
houd uw barmhartigheid gereed.
Want gedurig was ik lui en dom,
onkuis hoovaardig en zot,
ik was gulzig aan bier- en wijnpot
en mijn tanden bruin van de pijp.
Heer, als ik sterf
en mijn voeten zijn koud als glas,
de kaars druipt op mijn hand
en de dokter zegt: "t' Is gedaan,"
als bij de kamer-wand
de priester bidt: "Heer, laat hem gaan",
dat ik dan bidde:
"Heer, neem mij in ontferming aan."
http://users.pandora.be/gaston.d.haese/oever.html
Seigneur, quand je mourrai
un jour gris de décembre,
dans les draps malades qui sentent,
le visage jauni comme un navet gelé,
la barbe rongée de sueur,
pendant que mes mains angoissées
pétriront l’oreiller,
veuillez étendre sur moi, Seigneur,
sur moi, pauvre agneau égaré,
Votre miséricorde.
Car j’ai toujours été stupide,
paresseux, impudique et fier,
je fus toujours avide
de pots de vin, de pots de bière,
et mes dents ont bruni sous maintes pipes.
Seigneur, quand je mourrai,
et que mes pieds
se glaceront comme du verre,
lorsque la cire amère
de la bougie coulera sur mes mains
et que le médecin dira : « C’est fini »,
lorsque, tout près du mur,
le prêtre, d’une voix qui murmure,
Suppliera : « Seigneur, il vient à Vous, le voilà,
Puissé-je prier avec lui :
Seigneur, ayez pitié de moi. »
Karl VAN DEN OEVER, La montagne sainte.
Recueilli dans Anthologie de la poésie néerlandaise
de Belgique (1830-1966),
choix de textes et traduction par Maurice Carême,
Aubier-Montaigne, 1967.
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Doods-gebed
Heer, als ik sterf
op een december-dag,
in het ziek laken dat ruikt,
en mijn gezicht: geel als een raap,
mijn baard verwoest door het zweet,
terwijl mijn hand vol angst in het kussen pluikt,
Heer, houd dan voor mij, arm schaap,
houd uw barmhartigheid gereed.
Want gedurig was ik lui en dom,
onkuis hoovaardig en zot,
ik was gulzig aan bier- en wijnpot
en mijn tanden bruin van de pijp.
Heer, als ik sterf
en mijn voeten zijn koud als glas,
de kaars druipt op mijn hand
en de dokter zegt: "t' Is gedaan,"
als bij de kamer-wand
de priester bidt: "Heer, laat hem gaan",
dat ik dan bidde:
"Heer, neem mij in ontferming aan."
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