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Tu n'as plus que la parole
L’encre et le sang
Pour pallier la douleur des os
Et vaincre le lent recul
De la lumière sur ton visage
Le ciel se fait plus obscur dès que tu franchis
L’angle du seuil désert
Les mots que tu prononces
Ont le froid des pierres sur ta langue
Tu mesures de ta voix l’ampleur du jour
Qui s’amenuise dans l’orbe solaire des feux
Ton corps s’allège à chaque pas du poids
De la terre qui pèse sur tes épaules
Tu glisses à ton dernier refuge de braises
Et de cendres sous le feuillage des routes
Le déclin de la lumière étire sur ton front
L’ombre oblique des cyprès
Le jardin s’ouvre au vent du soir
A la fuite apeurée des oiseaux
Que l’orage prive de nids et de fruits mûrs
La mort hante déjà ta maison
Sois complice avec elle de l’éclair
Qui va traverser sans bruit
Portes et miroirs de ton dernier songe