La définition de la vie
Or nous disons qu’un animal vit, à partir du moment où il se meut lui-même et tant qu’en lui un tel mouvement se fait reconnaître. Dès qu’il n’a plus de lui-même aucun mouvement et ne reçoit plus qu’une motion étrangère, on dit qu’il est mort et que la vie a défailli en lui.
«C’est chez les êtres en qui la vie est manifeste qu’il faut saisir à qui appartient et à qui n’appartient pas la vie. Or la vie est surtout manifeste chez les animaux; c’est ce que remarque Aristote, disant : «Chez les animaux la vie éclate.» Il convient donc de distinguer les vivants des non-vivants d’après ce qui nous fait dire que les animaux vivent, et c’est ce en quoi la vie tout d’abord se révèle, et grâce à quoi elle persiste jusqu’à son terme. Or nous disons qu’un animal vit, à partir du moment où il se meut lui-même et tant qu’en lui un tel mouvement se fait reconnaître. Dès qu’il n’a plus de lui-même aucun mouvement et ne reçoit plus qu’une motion étrangère, on dit qu’il est mort et que la vie a défailli en lui. Il est donc clair que ceux-là, à proprement parler sont vivants, qui se meuvent eux-mêmes de quelque espèce de mouvement, soit qu’on prenne le mouvement au sens propre, pour un acte de l’imparfait, c’est-à-dire de l’être en puissance, soit qu’on le prenne en un sens plus général, s’appliquant aussi à l’acte du parfait, acception selon laquelle concevoir et sentir sont appelés se mouvoir, comme il est dit au Livre de l’Ame (d’Aristote). On appellera donc vivants tous les êtres qui se déterminent eux-mêmes à quelque mouvement ou à quelque opération. Ceux qui n’ont point par nature la capacité de se porter d’eux-mêmes à quelque mouvement ou opération ne seront pas dits vivants, si ce n’est par métaphore.» (Somme théologique), Tome 1