Paul-FrançoisTremlett, Department of the Study of Religions, School of Oriental and African Studies Taiwan, «Death-Scapes in Taipei and Manila: a Postmodern Necography» dans Comparative Perspective, Vol. 1, November 2007, pp. 23-36. ISSN 1752-7732
© Taiwan Culture Research Programme, London School of Economics
© Taiwan Culture Research Programme, London School of Economics
Résumé
Le présent article analyse les changements géographiques de l'aménagement des centres urbains de Tapei en Taiwan et de Manille aux Philippines, plus particulièrement le déplacement des lieux d'inhumation aux lieu de crémation. Ce phénomène reflète les transformations des modèles de résidence, fraternité, mobilité et spatialité dans les deux villes. Dans cet essai, le terme «postmoderne» ne réfère pas au corpus théorique , mais aux transformations matérielles dans la structuration de l'économie et de la politique, marquée par la migration humaine des zones rurales aux espaces urbains et par la création de places et de lieux où les signes «traditionnels» de hiérarchie, mémoire et appartenance semblent avoir été abolis.
Il appert que l'analyse des pratiques sociales qui entourent la mort met en évidence les valeurs culturelles les plus importantes par lesquelles les gens gèrent leur existence et donnent sens à leur existence (Huntingdon and Metcalf, 1979, p.25). Cependant, l'auteur veut démontrer que les approches anthropologiques conventionnelles des pratiques de la mort - qui s'intéressent davantage aux rites funéraires qu'aux sites d'aménagement funéraire - ont besoin d'une révision radicale afin de rendre compte de manière satisfaisante des diverses mutations spécifiées dans cet essai. Effectivement, la perspective privilégiée par les approches anthropologiques et sociologiques de la mort, du mourir et de l'aménagement funéraire a été jusqu'à présent le concept de «culture». Or, l'auteur tente de prouver que la création des rites funéraires contemporains en Taiwan et aux Philippines n'est pas fondée dans la culture locale, mais plutôt, d'une part, dans l'État moderne qui cherche de plus en plus à intervenir et à régler la vie quotidienne des citoyens et, d'autre part, dans le marché financier qui ouvre continuellement des aires nouvelles d'accumulation du capital.
L'auteur est sensible à la hiérarchie des classes sociales et à la diversité de leurs pratiques funéraires. Ainsi, certains segments de la population conservent la pratique traditionnelle de l'enterrement.
Cet essai ne reproduit pas simplement la création méta-narrative de la chute de cultures locales comme la résultante du processus de l'urbanisation et de la modernisation, mais révèle aussi que ce phénomène de déplacement des pratiques funéraires est sujet à contestation.
(Traduit de l'anglais par Éric Volant)
Le présent article analyse les changements géographiques de l'aménagement des centres urbains de Tapei en Taiwan et de Manille aux Philippines, plus particulièrement le déplacement des lieux d'inhumation aux lieu de crémation. Ce phénomène reflète les transformations des modèles de résidence, fraternité, mobilité et spatialité dans les deux villes. Dans cet essai, le terme «postmoderne» ne réfère pas au corpus théorique , mais aux transformations matérielles dans la structuration de l'économie et de la politique, marquée par la migration humaine des zones rurales aux espaces urbains et par la création de places et de lieux où les signes «traditionnels» de hiérarchie, mémoire et appartenance semblent avoir été abolis.
Il appert que l'analyse des pratiques sociales qui entourent la mort met en évidence les valeurs culturelles les plus importantes par lesquelles les gens gèrent leur existence et donnent sens à leur existence (Huntingdon and Metcalf, 1979, p.25). Cependant, l'auteur veut démontrer que les approches anthropologiques conventionnelles des pratiques de la mort - qui s'intéressent davantage aux rites funéraires qu'aux sites d'aménagement funéraire - ont besoin d'une révision radicale afin de rendre compte de manière satisfaisante des diverses mutations spécifiées dans cet essai. Effectivement, la perspective privilégiée par les approches anthropologiques et sociologiques de la mort, du mourir et de l'aménagement funéraire a été jusqu'à présent le concept de «culture». Or, l'auteur tente de prouver que la création des rites funéraires contemporains en Taiwan et aux Philippines n'est pas fondée dans la culture locale, mais plutôt, d'une part, dans l'État moderne qui cherche de plus en plus à intervenir et à régler la vie quotidienne des citoyens et, d'autre part, dans le marché financier qui ouvre continuellement des aires nouvelles d'accumulation du capital.
L'auteur est sensible à la hiérarchie des classes sociales et à la diversité de leurs pratiques funéraires. Ainsi, certains segments de la population conservent la pratique traditionnelle de l'enterrement.
Cet essai ne reproduit pas simplement la création méta-narrative de la chute de cultures locales comme la résultante du processus de l'urbanisation et de la modernisation, mais révèle aussi que ce phénomène de déplacement des pratiques funéraires est sujet à contestation.
(Traduit de l'anglais par Éric Volant)