Jean-Paul Daoust, né en 1946 à Valleyfield (Québec, Canada), a publié depuis 1976 plus d'une vingtaine d'ouvrages de poésie et deux romans. Lauréat du prix du Gouverneur général (1990) pour les Cendres bleues, il a été directeur de la revue Estuaire de 1993 à 2003. «Poète d'humour et de gravité. Être épris d'absolu, Jean-Paul Daoust écrit depuis 40 ans une poésie qui se nourrit d'intensité. Dans My name is Jean-Paul, qui a pris l'affiche à la salle Jean-Claude Germain en 2009, le comédien Marcel Pomerlo et le metteur en scène André Perrier ont plongé dans l'oeuvre de l'auteur de L'Amérique, pour rendre théâtrale la poésie de Daoust.» (Sylvie St-Jacques, La Presse, Montréal, le 11 avril 2009) Jean-Paul Daoust a obtenu le Grand Prix Québécor du Festival International de la Poésie de Trois-Rivières 2009 pour Le vitrail brisé, Écrits des Forges, 2009. «Écrire pour ne pas souffrir à haute voix», voilà ce que l'auteur tente d'accomplir par des mots «d'une mélancolie* contagieuse» capables d'illuminer la douleur.
Le réveil par un poignard
La lumière fatigue
La tête renversée
Le cou dans un carcan de métal
Ne pas marmonner
Économiser l'énergie
Épargner la cage thoracique dévastée
Le cou fracturé
La rotule émiettée
Surtout ne pas étouffer
Comme tantôt
Sortir du coma en déclamant des poèmes
Intubé de partout
Le temps s'est perdu
Imaginer encore possible la poésie
Au coin des yeux le silence coule
Le vitrail brisé, 2009, o.c. , p. 26-27
La lumière fatigue
La tête renversée
Le cou dans un carcan de métal
Ne pas marmonner
Économiser l'énergie
Épargner la cage thoracique dévastée
Le cou fracturé
La rotule émiettée
Surtout ne pas étouffer
Comme tantôt
Sortir du coma en déclamant des poèmes
Intubé de partout
Le temps s'est perdu
Imaginer encore possible la poésie
Au coin des yeux le silence coule
Le vitrail brisé, 2009, o.c. , p. 26-27