Nikos Kazantzaki (1883 - 1957), originaire de Crète, écrivain, diplomate et philosophe, lègue par écrit, sous forme d'aphorismes, sa vision du monde. À l'encontre d'une éthique de la maison (du dedans), il propose une éthique de l'errance (du dehors) et de la rupture («Quitte ta femme, tes enfants»; «Brise-toi»). Le feu révolutionnaire et destructeur, qui l'anime, est dualiste et manichéiste (séparation du bien et du mal)
«Brûle ta maison, ordonne Dieu; je viens. Qui a une maison, ne peut me recevoir!
Brûle tes idées, détruis ta raison raisonnante! Qui a trouvé la réponse ne peut me trouver!
J'aime ceux qui ont faim, les inquiets, les errants. Eux seuls pensent éternellement à la révolte, à la faim, à la route sans fin.
Je viens! Quitte ta femme, tes enfants, tes idées, et suis-moi. Le grand vagabond, c'est Moi.
Viens avec moi! Marche au-dessus de la joie et de la douleur, au-dessus de la paix et de la vertu. Ramasse ces petites idoles, brise-les, car elles ne peuvent me contenir. Brise-toi aussi, je veux passer!»
Mettre le feu à tout, voilà notre devoir aujourd'hui, dans un monde dissolu et sans espoir.
[...]
Allumons le feu pour que soit nettoyée la terre. Que l'abîme entre le bien et le mal se creuse encore plus profondément, que croisse l'injustice, que la faim s'abatte sur nous et nous torture les entrailles; sinon, il n'est pas de salut.
Brûle tes idées, détruis ta raison raisonnante! Qui a trouvé la réponse ne peut me trouver!
J'aime ceux qui ont faim, les inquiets, les errants. Eux seuls pensent éternellement à la révolte, à la faim, à la route sans fin.
Je viens! Quitte ta femme, tes enfants, tes idées, et suis-moi. Le grand vagabond, c'est Moi.
Viens avec moi! Marche au-dessus de la joie et de la douleur, au-dessus de la paix et de la vertu. Ramasse ces petites idoles, brise-les, car elles ne peuvent me contenir. Brise-toi aussi, je veux passer!»
Mettre le feu à tout, voilà notre devoir aujourd'hui, dans un monde dissolu et sans espoir.
[...]
Allumons le feu pour que soit nettoyée la terre. Que l'abîme entre le bien et le mal se creuse encore plus profondément, que croisse l'injustice, que la faim s'abatte sur nous et nous torture les entrailles; sinon, il n'est pas de salut.