Poète et romancière, Yolande Villemaire est née dans la région de Montréal. Prix de Jeunes écrivains du Journal de Montréal pour La Vie en prose en 1980, elle a publié, entre autres, aux Écrits des Forges, les recueils Quartz et mica (1985), La lune indienne (1994) et Les murs de brouillard (1997). Une rétrospective de sa poésie a été publié en 2000 sous le titre D'ombre et d'ombre. Sa poésie est traduite en anglais, en espagnol, en roumain, en néerlandais et en italien. De son plus récent recueil Céleste tristesse, nous empruntons la page 49 où sa promenade au Père-Lachaise devient une méditation mélancolique parmi les pierres tombales.«Quelqu'un, quelque part, m'écoute et m'entend», se répète-t-elle s'identifiant au cri de détresse des enfants de la terre.
Quelqu'un, quelque part, m'écoute et m'entend. Je me promène au Père-Lachaise, la mort dans l'âme. Quelqu'un, quelque part, m'écoute et m'entend. Je me le répète pour me donner du courage. Quelqu'un , quelque part dans le temps, m'écoute et m'entend.
Je ne suis ce matin, parmi les pierres tombales, qu'une enfant effrayée que personne n'a consolée. Je pleure comme pleurent les petits enfants de la guerre et de la faim., les petits enfants des camps, des bidonvilles et des bordels. Le cri de détresse des enfants de la terre se lève dans mon coeur de pierre.
Je suis une pleureuse ocre qui médite sur un tombeau, les yeux fermés, le visage au repos, une petite pleureuse en robe de pierre, debout sur une tombe mangée par la mousse, où dort une enfant d'un autre temps.
Quelqu'un, quelque part, m'écoute et m'entend. J'erre dans le dédale des monuments jusqu'à cette enfant de pierre qui me raconte son secret. J'écoute et j'entends.
Je ne suis ce matin, parmi les pierres tombales, qu'une enfant effrayée que personne n'a consolée. Je pleure comme pleurent les petits enfants de la guerre et de la faim., les petits enfants des camps, des bidonvilles et des bordels. Le cri de détresse des enfants de la terre se lève dans mon coeur de pierre.
Je suis une pleureuse ocre qui médite sur un tombeau, les yeux fermés, le visage au repos, une petite pleureuse en robe de pierre, debout sur une tombe mangée par la mousse, où dort une enfant d'un autre temps.
Quelqu'un, quelque part, m'écoute et m'entend. J'erre dans le dédale des monuments jusqu'à cette enfant de pierre qui me raconte son secret. J'écoute et j'entends.