Quelques prières ou méditations sur la mort écrites en vue de célébration ou de partage, envoyées par Jacques Julien Lac-Brome, Québec, le 18 décembre 2011.
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Upanishads : La Couronne de l’Âme de l’Inde, par Sri Chinmoy, Maître spirituel indien
Samedi 30 juillet 2011
Archive de la catégorie ‘Livres anciens : Upanishad’
http://nidish.unblog.fr/category/livre-ancien-upanishad/
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Upanishads : La Couronne de l’Âme de l’Inde, par Sri Chinmoy, Maître spirituel indien
Samedi 30 juillet 2011
Archive de la catégorie ‘Livres anciens : Upanishad’
http://nidish.unblog.fr/category/livre-ancien-upanishad/
Je t’ai rêvé longtemps
Enivré de tes fleurs, aspiré par tes cieux bleus
Embaumé de ton parfum, réjoui de tes chants d’oiseaux.
Maintenant, en cette heure,
Je te pressens là devant moi
Inondé de lumière
Dans tes plus riches atours
Ta robe bordée d’or et d’argent.
Prodige que tu es, prodige que tes œuvres.
Tu me reconnais
Tu m’attires doucement vers toi
Et tous mes membres frémissent
Dans la vibration de ta présence bienheureuse.
Cette journée m’a fatigué
J’ai hâte d’accueillir en amie
La nuit étoilée
De m’y blottir
Comme un enfant repu contre le sein de sa mère.
Mes mains, déposez votre ouvrage;
Ma tête, laisse aller tes soucis.
Tous mes sens assoupis
Veulent se perdre dans le sommeil
Et mon âme, à sa guise
Veut voler, les ailes libres
Pour vivre plus intensément
Le monde magique de la nuit.
* Est-ce ceci la mort?
Compagne, compagnon,
À travers les peines et les joies
Nous avons marché,
D’un pas égal, un bâton assuré dans la main,
Dans le partage du pain et du vin.
Et soudain, comme nous sommes las de marcher
Dans cette clairière de silence
Où nos pas nous ont menés
Faisons maintenant une pause.
Autour de nous les vallées s’inclinent
Et tout s’estompe.
Déjà le ciel s’assombrit.
Seules, ivres dans l’air parfumé
Deux alouettes s’élèvent.
Viens-là, compagne, compagnon
Laissons-les tournoyer :
Bientôt il sera l’heure de dormir.
Demeurons dans l’amour
Dans le don que nous avons cultivé
Pendant notre vie ensemble
Que tu demeures ou que tu partes :
Nous ne nous perdrons pas
Dans cette dernière traversée
Dans le calme sans mesure du soir
Si profond dans le rouge du couchant
Nous rentrons doucement dans la nature
Dans le jardin du premier jour
Ce n’est pas une perte ni une sortie
C’est peut-être ceci la mort?
Une renaissance au premier matin du monde.
(Les derniers lieder de Richard Strauss.
(Dans le rouge du couchant (Josef Karl Benedikt von Eichendorff (1788-1857)
* Toute chair est comme l’herbe
Toute la splendeur de l’humain
Comme la fleur sauvage
L’herbe des champs.
Nous le savons d’expérience :
L’herbe se dessèche
La fleur se fane.
Soyez patients, sœurs et frères endeuillés,
Soyez patients jusqu’à l’avènement du Seigneur.
Quand tout sera dévoilé
Et nous apparaîtrons alors tels
Que nous sommes déjà.
Observez le fermier dans son champ :
Comme il laboure la terre,
Il attend le fruit précieux de la terre qu’il a ensemencée,
Avec quelle patience et quelle constance,
Il accueille les dons gratuits de la nature,
Le vent chaud et l’air sec,
La pluie du matin et de la pluie du soir.
Nous aussi, soyons patients et tenons bon :
La parole du Seigneur demeure solide,
Sa promesse tient sans faillir.
Ceux que le Christ a rachetés de son sang répandu
Qu’il a plongés et lavés
Dans les eaux de son cœur transpercé
Ils ont semé dans les larmes
Ils reviendront en chantant
Ils et elles atteindront dans l’allégresse;
La Sion spirituelle,
Une joie, une joie éternelle sur leur tête
Comme une couronne parfumée dans les cheveux;
Paix et bonheur surgiront en eux,
Douleur, tristesse et soupirs les quitteront.
Oui, vraiment, c’est sa promesse assurée :
Les âmes des justes sont dans la main de Dieu :
Aucune peine ne les accablera
(Du Requiem de Brahms)
* Une mort violente et subite,
Pour ceux et celles qu’on n’a pas vu disparaître,
Les sans-visage dont on ne sait rien,
Les morts qui ne passent pas aux nouvelles
Ceux-là dont personne ne parle jamais
Qui n’ont pas eu droit à un mot d’adieu
À une parole de reconnaissance et d’éloge.
Pour le juste partage des biens
Pour le respect de tous
Sans acception des personnes
Pour le respect des corps
Pour ceux et celles qui meurent à la guerre
Sans la faire
Pris entre deux feux
Tu es partie, compagne
Tu es parti, compagnon
Sans un mot, un geste, un regard
Avec toi, dans ce noir silence,
Tu emportes ton monde
Elle s’éteint avec toi,
Ta vision si unique des choses
Tu nous l’avais fait partager
Il nous en reste la mémoire de tes paroles, de tes rires
De tes gestes et de ta démarche.
Les choses faites de tes mains
Des photographies, des papiers.
* Enfin, tu es partie
Les larmes de notre chagrin
Se mêlent à nos soupirs de soulagement :
Depuis si longtemps déjà
Tu n’étais plus avec nous.
À la suite de ton grave accident
Subitement
Ton monde s’était effacé, estompé
Replié comme des décors de théâtre
Qu’un maître ramasse dans son poing
Nous te gardions encore avec nous
Et aussi longtemps que possible :
Tu nous étais chère
Tu nous étais précieuse
Nous ne pouvions pas nous passer de toi.
Voulions-nous te retenir?
Voulais-tu encore demeurer avec nous?
Ce que tu en pensais,
Comment pouvions-nous le savoir?
Tu étais déjà là-bas et nous encore ici.
Nous n’avions plus de langage,
Nous n’avions plus en commun les gestes habituels
Nous pouvions, de notre bord, te faire des signes
Mais tu étais si loin, déjà sur ta rive à toi.
Aujourd’hui, tu as franchi le passage.
C’est ta Pâques, ta sortie, ton exode.
Nous te laissons aller pour de bon
Nous célébrons ta délivrance
Et nous aspirons à te rejoindre.
* La mort nous a rassemblés autour de toi
Nous que ton corps aimé laisse maintenant sans réponse.
Toutes nos paroles dirigées vers toi
Résonnent mais ne reviennent plus comme avant
Chargées des éclairs de ton intelligence
De ton humour, de ton amitié
De ton humanité
En ce temps où tous tes gestes
Étaient des signes à nous adressés
Si nous voulons t’entendre à nouveau
T’interroger encore
Il nous faudra te rencontrer
Dans la chambre secrète de notre mémoire de toi
Il nous revient de te maintenir vivant parmi nous
C’est la responsabilité qui nous est confiée
Comme d’un humain à un autre.
Nous t’appellerons donc encore
Par ton nom, par ton prénom, par tes surnoms.
Et au dedans de notre cœur
Même sans répondre
Tu nous appelles également
Et tu nous convies à te rejoindre
Dans cet à-Dieu qui nous rassemble,
Dans ce rendez-vous que tu nous donnes.
* Vois-tu, comme je le vois, s’ouvrir un chemin neuf
Peux-tu l’imaginer avec moi,
Enfant malade?
Peux-tu encore le dessiner avec tes crayons
Le faire apparaître sous tes mains?
Ce chemin dont je te parle
Il part de cette chambre où tu es maintenant
Toi, immobile, malade, alité
Et d’ici, il mène là-bas, au loin,
Un lieu où tu n’es jamais allé
Et moi non plus d’ailleurs.
Des signes de ta maladie nous le disent :
Tu partiras bientôt
Et avant nous qui t’aimons tant.
Ce départ prochain,
Je le souhaite avec toi et pour toi :
Et déjà je prie :
Que tu fasses un bon et beau voyage
Tu te rappelles :
Souvent, nous avons voyagé ensemble.
Nous en avons gardé des trésors de souvenirs
Des odeurs, des sons et des images.
Cette fois-ci, nous qui t’aimons,
Nous resterons derrière :
C’est ton aventure à toi
Une épreuve dont tu es le seul héros.
Quand ta main aura lâché notre main
Et tes yeux quitté notre regard
Nous continuerons de t’envoyer la main,
De te souffler des baisers
Comme d’habitude.
Nous garderons les choses que tu nous as confiées,
Tes trésors, nous les conserverons dans le coffret de notre cœur :
C’est dans cette cachette que tu vivras avec nous.
Il y brillera une petite lumière,
La douceur d’une petite chaleur
Le son d’une petite voix, la tienne,
Et parfois le joie de ton rire ou de ton sourire.
Même parti si loin,
Tu resteras un peu avec nous
Et nous avec toi
Dans l’Amour que nous avons tous aujourd’hui
Les uns pour les autres.
Enivré de tes fleurs, aspiré par tes cieux bleus
Embaumé de ton parfum, réjoui de tes chants d’oiseaux.
Maintenant, en cette heure,
Je te pressens là devant moi
Inondé de lumière
Dans tes plus riches atours
Ta robe bordée d’or et d’argent.
Prodige que tu es, prodige que tes œuvres.
Tu me reconnais
Tu m’attires doucement vers toi
Et tous mes membres frémissent
Dans la vibration de ta présence bienheureuse.
Cette journée m’a fatigué
J’ai hâte d’accueillir en amie
La nuit étoilée
De m’y blottir
Comme un enfant repu contre le sein de sa mère.
Mes mains, déposez votre ouvrage;
Ma tête, laisse aller tes soucis.
Tous mes sens assoupis
Veulent se perdre dans le sommeil
Et mon âme, à sa guise
Veut voler, les ailes libres
Pour vivre plus intensément
Le monde magique de la nuit.
* Est-ce ceci la mort?
Compagne, compagnon,
À travers les peines et les joies
Nous avons marché,
D’un pas égal, un bâton assuré dans la main,
Dans le partage du pain et du vin.
Et soudain, comme nous sommes las de marcher
Dans cette clairière de silence
Où nos pas nous ont menés
Faisons maintenant une pause.
Autour de nous les vallées s’inclinent
Et tout s’estompe.
Déjà le ciel s’assombrit.
Seules, ivres dans l’air parfumé
Deux alouettes s’élèvent.
Viens-là, compagne, compagnon
Laissons-les tournoyer :
Bientôt il sera l’heure de dormir.
Demeurons dans l’amour
Dans le don que nous avons cultivé
Pendant notre vie ensemble
Que tu demeures ou que tu partes :
Nous ne nous perdrons pas
Dans cette dernière traversée
Dans le calme sans mesure du soir
Si profond dans le rouge du couchant
Nous rentrons doucement dans la nature
Dans le jardin du premier jour
Ce n’est pas une perte ni une sortie
C’est peut-être ceci la mort?
Une renaissance au premier matin du monde.
(Les derniers lieder de Richard Strauss.
(Dans le rouge du couchant (Josef Karl Benedikt von Eichendorff (1788-1857)
* Toute chair est comme l’herbe
Toute la splendeur de l’humain
Comme la fleur sauvage
L’herbe des champs.
Nous le savons d’expérience :
L’herbe se dessèche
La fleur se fane.
Soyez patients, sœurs et frères endeuillés,
Soyez patients jusqu’à l’avènement du Seigneur.
Quand tout sera dévoilé
Et nous apparaîtrons alors tels
Que nous sommes déjà.
Observez le fermier dans son champ :
Comme il laboure la terre,
Il attend le fruit précieux de la terre qu’il a ensemencée,
Avec quelle patience et quelle constance,
Il accueille les dons gratuits de la nature,
Le vent chaud et l’air sec,
La pluie du matin et de la pluie du soir.
Nous aussi, soyons patients et tenons bon :
La parole du Seigneur demeure solide,
Sa promesse tient sans faillir.
Ceux que le Christ a rachetés de son sang répandu
Qu’il a plongés et lavés
Dans les eaux de son cœur transpercé
Ils ont semé dans les larmes
Ils reviendront en chantant
Ils et elles atteindront dans l’allégresse;
La Sion spirituelle,
Une joie, une joie éternelle sur leur tête
Comme une couronne parfumée dans les cheveux;
Paix et bonheur surgiront en eux,
Douleur, tristesse et soupirs les quitteront.
Oui, vraiment, c’est sa promesse assurée :
Les âmes des justes sont dans la main de Dieu :
Aucune peine ne les accablera
(Du Requiem de Brahms)
* Une mort violente et subite,
Pour ceux et celles qu’on n’a pas vu disparaître,
Les sans-visage dont on ne sait rien,
Les morts qui ne passent pas aux nouvelles
Ceux-là dont personne ne parle jamais
Qui n’ont pas eu droit à un mot d’adieu
À une parole de reconnaissance et d’éloge.
Pour le juste partage des biens
Pour le respect de tous
Sans acception des personnes
Pour le respect des corps
Pour ceux et celles qui meurent à la guerre
Sans la faire
Pris entre deux feux
Tu es partie, compagne
Tu es parti, compagnon
Sans un mot, un geste, un regard
Avec toi, dans ce noir silence,
Tu emportes ton monde
Elle s’éteint avec toi,
Ta vision si unique des choses
Tu nous l’avais fait partager
Il nous en reste la mémoire de tes paroles, de tes rires
De tes gestes et de ta démarche.
Les choses faites de tes mains
Des photographies, des papiers.
* Enfin, tu es partie
Les larmes de notre chagrin
Se mêlent à nos soupirs de soulagement :
Depuis si longtemps déjà
Tu n’étais plus avec nous.
À la suite de ton grave accident
Subitement
Ton monde s’était effacé, estompé
Replié comme des décors de théâtre
Qu’un maître ramasse dans son poing
Nous te gardions encore avec nous
Et aussi longtemps que possible :
Tu nous étais chère
Tu nous étais précieuse
Nous ne pouvions pas nous passer de toi.
Voulions-nous te retenir?
Voulais-tu encore demeurer avec nous?
Ce que tu en pensais,
Comment pouvions-nous le savoir?
Tu étais déjà là-bas et nous encore ici.
Nous n’avions plus de langage,
Nous n’avions plus en commun les gestes habituels
Nous pouvions, de notre bord, te faire des signes
Mais tu étais si loin, déjà sur ta rive à toi.
Aujourd’hui, tu as franchi le passage.
C’est ta Pâques, ta sortie, ton exode.
Nous te laissons aller pour de bon
Nous célébrons ta délivrance
Et nous aspirons à te rejoindre.
* La mort nous a rassemblés autour de toi
Nous que ton corps aimé laisse maintenant sans réponse.
Toutes nos paroles dirigées vers toi
Résonnent mais ne reviennent plus comme avant
Chargées des éclairs de ton intelligence
De ton humour, de ton amitié
De ton humanité
En ce temps où tous tes gestes
Étaient des signes à nous adressés
Si nous voulons t’entendre à nouveau
T’interroger encore
Il nous faudra te rencontrer
Dans la chambre secrète de notre mémoire de toi
Il nous revient de te maintenir vivant parmi nous
C’est la responsabilité qui nous est confiée
Comme d’un humain à un autre.
Nous t’appellerons donc encore
Par ton nom, par ton prénom, par tes surnoms.
Et au dedans de notre cœur
Même sans répondre
Tu nous appelles également
Et tu nous convies à te rejoindre
Dans cet à-Dieu qui nous rassemble,
Dans ce rendez-vous que tu nous donnes.
* Vois-tu, comme je le vois, s’ouvrir un chemin neuf
Peux-tu l’imaginer avec moi,
Enfant malade?
Peux-tu encore le dessiner avec tes crayons
Le faire apparaître sous tes mains?
Ce chemin dont je te parle
Il part de cette chambre où tu es maintenant
Toi, immobile, malade, alité
Et d’ici, il mène là-bas, au loin,
Un lieu où tu n’es jamais allé
Et moi non plus d’ailleurs.
Des signes de ta maladie nous le disent :
Tu partiras bientôt
Et avant nous qui t’aimons tant.
Ce départ prochain,
Je le souhaite avec toi et pour toi :
Et déjà je prie :
Que tu fasses un bon et beau voyage
Tu te rappelles :
Souvent, nous avons voyagé ensemble.
Nous en avons gardé des trésors de souvenirs
Des odeurs, des sons et des images.
Cette fois-ci, nous qui t’aimons,
Nous resterons derrière :
C’est ton aventure à toi
Une épreuve dont tu es le seul héros.
Quand ta main aura lâché notre main
Et tes yeux quitté notre regard
Nous continuerons de t’envoyer la main,
De te souffler des baisers
Comme d’habitude.
Nous garderons les choses que tu nous as confiées,
Tes trésors, nous les conserverons dans le coffret de notre cœur :
C’est dans cette cachette que tu vivras avec nous.
Il y brillera une petite lumière,
La douceur d’une petite chaleur
Le son d’une petite voix, la tienne,
Et parfois le joie de ton rire ou de ton sourire.
Même parti si loin,
Tu resteras un peu avec nous
Et nous avec toi
Dans l’Amour que nous avons tous aujourd’hui
Les uns pour les autres.