Le Ministère de la Sécurité publique du Québec à publié en 2009 sur son site un document intitulé «Détention et réinsertion sociale» dans le quel il traite du phénomène du suicide au Québec et en milieu carcéral. Il trace un portrait de la situation dans les établissements de détention du Québec. Le document propose des éléments clés de la prévention du suicide selon l'OMS. Ci-dessous la conclusion.
Le phénomène du suicide au Québec* se caractérise par le fait que la surmortalité chez les hommes dans la population en général est plus importante ici que dans les autres provinces canadiennes. La même situation a cours pour le suicide en milieu carcéral québécois, puisque les taux, tant des établissements fédéraux que provinciaux, sont plus élevés que dans les autres provinces. Même comparée à la situation avec des pays européens, la situation québécoise semble peu reluisante.
Cependant, la moyenne annuelle de cas de suicide dans les établissements du Québec, pour la période de 2003 à 2008, a diminué de moitié par rapport à la moyenne de la période de 1997 à 2002, ce qui constitue sans aucun doute un signe encourageant. Même s'il est difficile d'isoler les effets du programme de prévention du suicide étant donné le faible nombre de cas, mais puisqu'il est démontré que les programmes de prévention sont essentiels pour diminuer les suicides en milieu carcéral, il y a lieu d'espérer que les efforts déployés au cours des dernières années par les Services correctionnels ont eu un quelconque lien avec la moyenne à la baisse enregistrée au cours de la période 2003-2008. Cette baisse devrait donc encourager les personnes concernées à poursuivre les efforts déjà entrepris en appliquant le programme actuel de prévention du suicide, tout en s'inspirant des éléments clés suggérés par l'OMS*.
En ce qui concerne les tentatives de suicide dans les établissements de détention du Québec, les données actuelles sont malheureusement peu fiables et ne portent que sur une période trop courte. Il sera certainement important d'être plus vigilant dans la collecte des données afin d'améliorer la prévention du suicide et de suivre l'évolution des tentatives.
Enfin, il importera de toujours garder à l'esprit que le suicide d'un détenu ne doit pas être interprété comme étant le résultat d'une simple fatalité.
Il est difficile d'affirmer avec certitude qu'un décès en particulier aurait pu être évité si le personnel en établissement avait réagi quelque peu différemment. La vie d'un détenu suicidaire, par exemple, peut être sauvée par suite d'interventions de la part d'un personnel vigilant et compétent jusqu'à sa prochaine tentative. Ainsi, dans certains cas, le personnel qui fait preuve d'un degré de vigilance optimal et qui agit conformément aux procédures en vigueur ne peut pas éviter ce qui semble inévitable.
Malgré cela, laisser entendre qu'aucun des décès aurait pu avoir été (sic) évité relèverait du fatalisme nuisant du coup à toute amélioration des pratiques dans tout système. Cela ne tiendrait pas compte également du fait que de nombreuses personnes peuvent avoir des antécédents de tentatives de suicide* et finir par cesser de poser des gestes d'automutilation. De plus, la notion fataliste selon laquelle on ne peut rien faire pour prévenir les suicides [...] ne tient pas compte de la nature impulsive de ces gestes. Dans les sciences du comportement, on a à maintes reprises démontré que la rage et le désespoir qui conduisent certaines personnes à poser ces gestes extrêmes sont souvent des sentiments transitoires qui peuvent rapidement disparaître après l'échec d'une tentative de suicide [...] (Gabor, 2007 : 9)
Dernière mise à jour : 2009-09-11
Cependant, la moyenne annuelle de cas de suicide dans les établissements du Québec, pour la période de 2003 à 2008, a diminué de moitié par rapport à la moyenne de la période de 1997 à 2002, ce qui constitue sans aucun doute un signe encourageant. Même s'il est difficile d'isoler les effets du programme de prévention du suicide étant donné le faible nombre de cas, mais puisqu'il est démontré que les programmes de prévention sont essentiels pour diminuer les suicides en milieu carcéral, il y a lieu d'espérer que les efforts déployés au cours des dernières années par les Services correctionnels ont eu un quelconque lien avec la moyenne à la baisse enregistrée au cours de la période 2003-2008. Cette baisse devrait donc encourager les personnes concernées à poursuivre les efforts déjà entrepris en appliquant le programme actuel de prévention du suicide, tout en s'inspirant des éléments clés suggérés par l'OMS*.
En ce qui concerne les tentatives de suicide dans les établissements de détention du Québec, les données actuelles sont malheureusement peu fiables et ne portent que sur une période trop courte. Il sera certainement important d'être plus vigilant dans la collecte des données afin d'améliorer la prévention du suicide et de suivre l'évolution des tentatives.
Enfin, il importera de toujours garder à l'esprit que le suicide d'un détenu ne doit pas être interprété comme étant le résultat d'une simple fatalité.
Il est difficile d'affirmer avec certitude qu'un décès en particulier aurait pu être évité si le personnel en établissement avait réagi quelque peu différemment. La vie d'un détenu suicidaire, par exemple, peut être sauvée par suite d'interventions de la part d'un personnel vigilant et compétent jusqu'à sa prochaine tentative. Ainsi, dans certains cas, le personnel qui fait preuve d'un degré de vigilance optimal et qui agit conformément aux procédures en vigueur ne peut pas éviter ce qui semble inévitable.
Malgré cela, laisser entendre qu'aucun des décès aurait pu avoir été (sic) évité relèverait du fatalisme nuisant du coup à toute amélioration des pratiques dans tout système. Cela ne tiendrait pas compte également du fait que de nombreuses personnes peuvent avoir des antécédents de tentatives de suicide* et finir par cesser de poser des gestes d'automutilation. De plus, la notion fataliste selon laquelle on ne peut rien faire pour prévenir les suicides [...] ne tient pas compte de la nature impulsive de ces gestes. Dans les sciences du comportement, on a à maintes reprises démontré que la rage et le désespoir qui conduisent certaines personnes à poser ces gestes extrêmes sont souvent des sentiments transitoires qui peuvent rapidement disparaître après l'échec d'une tentative de suicide [...] (Gabor, 2007 : 9)
Dernière mise à jour : 2009-09-11