Dominique NDEH est né à Bafoussam au Cameroun. Il est docteur en philosophie et licencié en théologie. Il enseigne la philosophie dans son pays. Religion et éthique dans les discours de Schleiermacher est une recherche en philosophie de la religion. Elle fait une lecture herméneutique des Discours de la religion de Schleiermacher (1768- 1834). Nous reproduisons un extrait de son livre où il traite de l'aspiration de l'homme à l'immortalité qui n'est pas nécessairement d'ordre religieux ou transcendental.
L'aspiration à l'immortalité* est le désir que l'homme ne peut satisfaire par lui-même et qui l'ouvre à l'autre et même au Tout Autre qui peut combler ce désir. La proposition religieuse de la vie éternelle* acquiert plus de pertinence lorsque l'homme est habité par le désir d'échapper à la mort. C'est pourquoi Schleiermacher écrit: «Quand une plus grande et plus sainte aspiration sera née en vous, alors nous reprendrons et pousserons plus loin l'entretien sur les espérances que nous donne la mort, et sur l'Infini vers lequel infailliblement par elle nous prenons notre essor.» (Discours, p. 205).
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Mais toute immortalité n'est pas recevable en religion*. En effet, «en ce qui concerne l'immortalité, je ne veux pas cacher que la façon de la comprendre et d'y aspirer est chez la plupart des hommes tout à fait irreligieuse, tout à fait contraire à l'esprit de la religion.» (Discours, p. 204) À cause de leur désirs de se maintenir dans leur individualité humaine indéfiniment prolongée, sans ouverture sur une vie transcendante. On ne peut pas accéder à l'immortalité religieuse si l'on n'accepte pas de perdre sa vie individuelle pour ne plus vivre que dans le Tout. L'homme n'accède pas à l'immortalité que par son union à l'Infini que propose la religion. «Rappelez-vous comme tout dans celle-ci tend à ce que les contours nettement découpés de notre personnalité se prêtent à plus d'extension, de manière à se perdre peu à peu dans l'infini, tend à ce que par la vision intuitive de l'Infini nous devenions autant que possible un avec lui: ces désireux d'immortalité au contraire regimbent contre l'Infini; ils ne veulent pas sortir de la limitation à laquelle ils sont habitués, ils ne veulent rien être qu'eux-mêmes et sont anxieusement soucieux de leur individualité. Rappelez-vous comme le but suprême de la religion était un Univers au-delà et au-dessus de l'humanité.» (Discours, p. 204) L'immortalité religieuse doit intégrer la dimension de la transcendance. «Au sein même du fini devenir un avec l'Infini , être éternel dans un instant, voilà l'immortalité de la religion.» (Discours, p. 205) Le fait que l'existence humaine soit entourée d'un avant et d'un après, qu'elle n'ait pas toujours été et ne sera pas toujours, montre son caractère contingent. L'expérience de la mort vient rappeler à l'homme sa finitude* radicale, son impuissance et ravive son désir d'immortalité.
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Mais toute immortalité n'est pas recevable en religion*. En effet, «en ce qui concerne l'immortalité, je ne veux pas cacher que la façon de la comprendre et d'y aspirer est chez la plupart des hommes tout à fait irreligieuse, tout à fait contraire à l'esprit de la religion.» (Discours, p. 204) À cause de leur désirs de se maintenir dans leur individualité humaine indéfiniment prolongée, sans ouverture sur une vie transcendante. On ne peut pas accéder à l'immortalité religieuse si l'on n'accepte pas de perdre sa vie individuelle pour ne plus vivre que dans le Tout. L'homme n'accède pas à l'immortalité que par son union à l'Infini que propose la religion. «Rappelez-vous comme tout dans celle-ci tend à ce que les contours nettement découpés de notre personnalité se prêtent à plus d'extension, de manière à se perdre peu à peu dans l'infini, tend à ce que par la vision intuitive de l'Infini nous devenions autant que possible un avec lui: ces désireux d'immortalité au contraire regimbent contre l'Infini; ils ne veulent pas sortir de la limitation à laquelle ils sont habitués, ils ne veulent rien être qu'eux-mêmes et sont anxieusement soucieux de leur individualité. Rappelez-vous comme le but suprême de la religion était un Univers au-delà et au-dessus de l'humanité.» (Discours, p. 204) L'immortalité religieuse doit intégrer la dimension de la transcendance. «Au sein même du fini devenir un avec l'Infini , être éternel dans un instant, voilà l'immortalité de la religion.» (Discours, p. 205) Le fait que l'existence humaine soit entourée d'un avant et d'un après, qu'elle n'ait pas toujours été et ne sera pas toujours, montre son caractère contingent. L'expérience de la mort vient rappeler à l'homme sa finitude* radicale, son impuissance et ravive son désir d'immortalité.