«Mathématicien, physicien, astronome, physiologiste, inventeur, polyglotte, poète, le Suédois Emmanuel Swedenborg était bien connu dans toutes les capitales au XVIII° siècle pour son immense savoir, les charges importantes qu'il occupa et ses travaux qui éblouirent le monde savant. Dans la seconde partie de sa vie, il s'intéressa surtout à la théosophie, prit note de ses rêves fabuleux, publia les révélations qu'il avait le privilège de recevoir pendant ses "ravissements", états intermédiaires entre la veille et le sommeil» (Michel Nathan, «Présentation», Swedenborg, op. cit., p. 7).
Swedenborg ne peut parler si abondamment et si concrètement de l'amour des époux après la mort que par une révélation d'ordre preternaturel que nous pouvons légitimement mettre en doute, sinon par extrapolation du rêve des époux qui désirent légitimement que leur amour transcende la mort et dure éternellement en se spiritualisant et s'approfondissant progressivement. L'amour est considéré, dans ce texte, uniquement du point de vue du bonheur ou du plaisir que l'homme éprouve. La femme semble être considérée davantage comme objet que comme partenaire égale.
Swedenborg ne peut parler si abondamment et si concrètement de l'amour des époux après la mort que par une révélation d'ordre preternaturel que nous pouvons légitimement mettre en doute, sinon par extrapolation du rêve des époux qui désirent légitimement que leur amour transcende la mort et dure éternellement en se spiritualisant et s'approfondissant progressivement. L'amour est considéré, dans ce texte, uniquement du point de vue du bonheur ou du plaisir que l'homme éprouve. La femme semble être considérée davantage comme objet que comme partenaire égale.
Quand le coeur s'est donné sur la terre, la mort ne brise pas ses liens, et dans le Ciel il demeure encore uni à son objet, d'où il arrive que le premier des époux que la mort a ravi, soupire et fait des voeux pour être réuni.
[...]
... chaque sexe conserve après sa mort le même attrait pour l'autre sexe, et par conséquent le même désir de s'unir; j'ajouterai qu'on n'y parvient que par les noeuds de l'amour conjugal: que les époux qui se sont tendrement aimés se retrouvent dans le Ciel, qu'ils y renouvellent le contrat de leurs coeurs, et même pendant un certain temps, les terrestres plaisirs de leur première jouissance, jusqu'à ce que plus épurés par l'habitude de ce nouveau Ciel, ils parviennent à la suprême félicité des noeuds qui leur sont conservés; enfin je dirai qu'ils y vivent, et qu'ils s'aiment sans contrainte; qu'ils ont la liberté de changer et que les fruits de leur amour ne font et ne peuvent être que les fruits de la sagesse, ce qui fait la première différence du Ciel des bienheureux et des abîmes où les méchants sont confondus. L'amour tient à l'âme, par conséquent l'amour suit l'âme, et quelque région qu'elle habite, elle éprouve toujours le besoin d'aimer, parce qu'il fait partie du premier principe de son essence. L'homme pendant sa vie comme après sa mort, se distingue toujours en homme extérieur, et en homme intérieur; de là la facilité de se reconnaître, et le plaisir de se retrouver, jusqu'à ce que la première distinction subordonnée à la seconde, il n'ait plus besoin que des seuls mouvements, des seules impressions , des seuls sentiments de son âme pour se concentrer et s'identifier avec l'objet, avec lequel il ne forme plus à la fin qu'une même volonté, qu'un seul désir, c'est pourquoi l'homme, qui aura convolé sur terre à de secondes noces, partagera également ses caresses dans le Ciel avec les épouses qu'il aura chéries, jusqu'à ce que la partie intérieure de lui-même sanctifiant, purifiant et éclairant ses goûts, lui fasse abandonner l'une pour se fixer à l'autre, si elle doit suffire à son bonheur; parce que dans ce séjour angélique, le coeur ne peut pas plus être partagé, que dépouillé de ce besoin, de cette nécessité d'aimer qu'éprouveront à la fin dans ce nouveau Ciel, ces célibataires qui n'en ont jamais connus sur la terre le sentiment et le désir.
[...]
... chaque sexe conserve après sa mort le même attrait pour l'autre sexe, et par conséquent le même désir de s'unir; j'ajouterai qu'on n'y parvient que par les noeuds de l'amour conjugal: que les époux qui se sont tendrement aimés se retrouvent dans le Ciel, qu'ils y renouvellent le contrat de leurs coeurs, et même pendant un certain temps, les terrestres plaisirs de leur première jouissance, jusqu'à ce que plus épurés par l'habitude de ce nouveau Ciel, ils parviennent à la suprême félicité des noeuds qui leur sont conservés; enfin je dirai qu'ils y vivent, et qu'ils s'aiment sans contrainte; qu'ils ont la liberté de changer et que les fruits de leur amour ne font et ne peuvent être que les fruits de la sagesse, ce qui fait la première différence du Ciel des bienheureux et des abîmes où les méchants sont confondus. L'amour tient à l'âme, par conséquent l'amour suit l'âme, et quelque région qu'elle habite, elle éprouve toujours le besoin d'aimer, parce qu'il fait partie du premier principe de son essence. L'homme pendant sa vie comme après sa mort, se distingue toujours en homme extérieur, et en homme intérieur; de là la facilité de se reconnaître, et le plaisir de se retrouver, jusqu'à ce que la première distinction subordonnée à la seconde, il n'ait plus besoin que des seuls mouvements, des seules impressions , des seuls sentiments de son âme pour se concentrer et s'identifier avec l'objet, avec lequel il ne forme plus à la fin qu'une même volonté, qu'un seul désir, c'est pourquoi l'homme, qui aura convolé sur terre à de secondes noces, partagera également ses caresses dans le Ciel avec les épouses qu'il aura chéries, jusqu'à ce que la partie intérieure de lui-même sanctifiant, purifiant et éclairant ses goûts, lui fasse abandonner l'une pour se fixer à l'autre, si elle doit suffire à son bonheur; parce que dans ce séjour angélique, le coeur ne peut pas plus être partagé, que dépouillé de ce besoin, de cette nécessité d'aimer qu'éprouveront à la fin dans ce nouveau Ciel, ces célibataires qui n'en ont jamais connus sur la terre le sentiment et le désir.