Dans ce poème, «la jeune fille et la mort» prend le visage de la religieuse qui s'engage dans une danse folle avec la Mort galante devant ses compagnes. La sensualité pénètre chaque vers de ce poème qui répand l'âcre odeur de la sueur et de la pourriture qui incommode les danseurs. La fusion de la nonne et de la mort s'exprime dans une étreinte «qui fait d'un couple un entier vrai».
Danse macabre (1908)
Sans orchestre, ils mènent leur danse;
à l'ouïe leur proprement ululement
comme autant de nichées de chouettes.
Suinte leur peur comme un abcès,
et l'avant-goût de pourriture
est ce qu'ils sentent de plus doux.
Plus fort on étreint son danseur,
danseur passementé de côtes,
le galant, celui qui complète,
fait d'un couple un entier vrai.
Et il défait de la nonne ordonnée
le tissu couvrant ses cheveux;
qu'importe, on danse entre soi.
Puis la fille au teint de cierge
sournois il tire ses signets
serrés dans le livre d'heures.
Bientôt tout le monde a trop chaud,
on est trop richement vêtu;
et l'âcre sueur incommode
et mort le front comme la croupe
et robes, coiffes, cabochons;
on voudrait bien être tout nu
comme un enfant, un fou et une;
on danse en gardant la cadence.
Sans orchestre, ils mènent leur danse;
à l'ouïe leur proprement ululement
comme autant de nichées de chouettes.
Suinte leur peur comme un abcès,
et l'avant-goût de pourriture
est ce qu'ils sentent de plus doux.
Plus fort on étreint son danseur,
danseur passementé de côtes,
le galant, celui qui complète,
fait d'un couple un entier vrai.
Et il défait de la nonne ordonnée
le tissu couvrant ses cheveux;
qu'importe, on danse entre soi.
Puis la fille au teint de cierge
sournois il tire ses signets
serrés dans le livre d'heures.
Bientôt tout le monde a trop chaud,
on est trop richement vêtu;
et l'âcre sueur incommode
et mort le front comme la croupe
et robes, coiffes, cabochons;
on voudrait bien être tout nu
comme un enfant, un fou et une;
on danse en gardant la cadence.