Les jeux libres. Bienvenue dans le monde merveilleux du dopage (Paris, M21 Éditions, 2008) est l'oeuvre d'Alain Delort, autrefois directeur financier d'un laboratoire pharmaceutique et directeur de la filiale française d'une multinationale allemande de production et de commercialisation d'implants oculaires. Présentement, Alain Delort est gestionnaire d'un fonds de capital-santé dans le domaine de la santé. Nous reproduisons ci-dessous un extrait du discours des premiers Jeux libres qui figurent dans le premier chapitre de son livre «Un discours qui change l'histoire du sport». Son argumentation en faveur de la libéralisation du dopage dans le sport est une contribution dans le débat social qui mérite d'être examinée en profondeur sur fond de la dramatique de la culpabilité*, de la honte*, de la dépression*, de la toxicomanie* et du suicide de plusieurs sportifs à travers le monde. Quels sont les liens précis entre ces phénomènes tragiques à caractère universel dans les sports et le dopage ou son interdiction? Jusqu'à quel point les Jeux libres, au sens développé par Alain Delort, sont-ils des comportements à risque* (suicidaire)? Du point de vie éthique*, quelles sont les limites à l'intérieur desquelles le risque peut être légitimé dans les activités humaines en général et dans les sports en particulier? Quel modèle de société veut-on promouvoir? Un modèle de performance et de compétition? Parmi les critères de la vie bonne, y a-t-il quelque chose qui ressemble: «à faire mieux que les autres » sous le contrôle de la science et de l'industrie? Le respect de la nature signifie-t-elle «laisser faire»?
A-t-on brûlé les livres de Francis Scott Fitzgerald, au prétexte qu'il était un grand amateur devant l'éternel de la dive bouteille? A-t-on interdit les oeuvres de Baudelaire*, membre du club des Haschischins, qui croyait dur comme fer qu'il avait besoin de drogue pour entrer dans la dimension artistique. Et les écrits de Hemingway*, Malraux* ou Verlaine* ont-ils été censurés en raison du penchant de leurs auteurs pour les psychotropes ou l'alcool?
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Alors pourquoi refuser aux sportifs ce que l'on accorde aux artistes? Pourquoi interdire une préparation optimale et scientifique des corps pour la compétition? Au nom de quelle morale bannit-on les athlètes qui cherchent eux aussi le meilleur moyen d'atteindre la perfection dans leur discipline? Qui a fait du dopage un gros mot honteux?
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Depuis toujours, dans toutes ses activités, l'homme cherche à se dépasser, à faire mieux que les autres, à battre les records. Pour cela, les mieux avisés mettent toutes les chances de leur côté et cherchent par tout moyen à accroître leurs performances. C'est vri des chercheurs scientifiques et des chefs d'entreprises tout autant que des sportifs. C'est vrai des champions du troisième millénaire comme de ceux de l'antiquité. Partout et toujours les athlètes ont pratiqué le dopage. Alors la seule voie possible pour des épreuves qui respectent la nature, c'est de les laisser faire.
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Alors pourquoi refuser aux sportifs ce que l'on accorde aux artistes? Pourquoi interdire une préparation optimale et scientifique des corps pour la compétition? Au nom de quelle morale bannit-on les athlètes qui cherchent eux aussi le meilleur moyen d'atteindre la perfection dans leur discipline? Qui a fait du dopage un gros mot honteux?
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Depuis toujours, dans toutes ses activités, l'homme cherche à se dépasser, à faire mieux que les autres, à battre les records. Pour cela, les mieux avisés mettent toutes les chances de leur côté et cherchent par tout moyen à accroître leurs performances. C'est vri des chercheurs scientifiques et des chefs d'entreprises tout autant que des sportifs. C'est vrai des champions du troisième millénaire comme de ceux de l'antiquité. Partout et toujours les athlètes ont pratiqué le dopage. Alors la seule voie possible pour des épreuves qui respectent la nature, c'est de les laisser faire.