L'histoire orale se construit à partir de la subjectivité des acteurs d'événements. Elle procède par la collecte et l'analyse de témoignages. Ce processus donne des voix, des visages et une profondeur émotive à l'histoire*. Un nouveau projet de l'Alliance de recherche université communauté (ARUC) est intitulé Histoires de vie des Montréalais déplacés par la guerre, le génocide et autres violations des droits de la personne. Voici des extraits de l'article paru dans Découvrir, septembre-octobre 2008, vol. 29, n° 4, p. 7.
Guerres, génocides, holocauste, autant d'événements tragiques que la discipline historique nous rapporte avec une posture d'objectivité, de distance et de détachement. L'histoire orale, pour sa part, se construit à partir de la subjectivité des acteurs de ces événements. Elle procède par la collecte et l'analyse des témoignages de victimes*. Ce processus donne des voix, des visages et une profondeur émotive à l'histoire*. « Il s'agit de gens ordinaires qui livrent des histoires de vie extraordinaires », explique Steven High, professeur d'histoire à l'Université Concordia et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en histoire publique. « Ce n'est pas une méthodologie objective constituée de dates, de statistiques* et de chiffres, puisque les témoignages sont forcément subjectifs: les victimes racontent leur vérité, selon leur interprétation. » À travers cette méthode de recherche, on étudie non seulement le contenu, mais aussi le style de narration, le rapport du témoin avec ses propres mots, et tout ce qui est non verbal: les hésitations, les silences, les émotions.
Afin de développer cette approche, le Laboratoire de recherche d'histoire orale de Concordia, codirigé par Steven High et Elena Razlogova, dispose d'un matériel de pointe qui en fait l'un des centres les plus perfectionnés au Canada, tant pour la collecte et la numérisation des témoignages que pour le développement de logiciels spécialisés permettant leur traitement. [...]
Depuis octobre 2007, et pour les cinq prochaines années, Steven High conduit un nouveau projet de l'Alliance de recherche université communauté (ARUC) intitulé Histoires de vie des Montréalais déplacés par la guerre, le génocide et autres violations des droits de la personne. Une équipe de 40 chercheurs de la région de Montréal, en association avec 18 organismes communautaires, recueillera les témoignages de 600 victimes réfugiées dans la métropole. Ces récits de vie rendront compte de multiples expériences, des camps de concentration de la Deuxième Guerre mondiale au génocide rwandais, en passant par les drames cambodgiens, haïtiens ou chiliens, pour n'en nommer que quelques-uns.
Afin de développer cette approche, le Laboratoire de recherche d'histoire orale de Concordia, codirigé par Steven High et Elena Razlogova, dispose d'un matériel de pointe qui en fait l'un des centres les plus perfectionnés au Canada, tant pour la collecte et la numérisation des témoignages que pour le développement de logiciels spécialisés permettant leur traitement. [...]
Depuis octobre 2007, et pour les cinq prochaines années, Steven High conduit un nouveau projet de l'Alliance de recherche université communauté (ARUC) intitulé Histoires de vie des Montréalais déplacés par la guerre, le génocide et autres violations des droits de la personne. Une équipe de 40 chercheurs de la région de Montréal, en association avec 18 organismes communautaires, recueillera les témoignages de 600 victimes réfugiées dans la métropole. Ces récits de vie rendront compte de multiples expériences, des camps de concentration de la Deuxième Guerre mondiale au génocide rwandais, en passant par les drames cambodgiens, haïtiens ou chiliens, pour n'en nommer que quelques-uns.