Les exclus de la cité. Regard anthropologique et psychpathique sur les enfants des rues (Paris - Dakar, Éditions Riveneuve-Université Senghor, 2008) traite du phénomène mondial des enfants des rues. Le terrain de recherche des auteurs est principalement Alexandrie et Togo. La problématique générale de cette oeuvre d'ordre psychopathologique, dépasse largement les frontières . «Pourquoi des enfants qui ont besoin de l'affection et des soins de leurs parents éprouvent-ils le besoin de vivre dans les rues où ils sont exposés à tous les dangers? Ils y sont privés de la moindre hygiène, mais plus encore ils sont les victimes* désignées de maladies contagieuses que l'on croyait disparues et sont exposés aux infections sexuellement transmissibles (Fernand Texier, recteur de l'université Senghor, «Préface»,op. cit., p.9)
On imagine mal la souffrance de ces enfants des rues, souvent jeunes (huit à douze ans), trop jeunes pour travailler, affamés, battus, exploités, parfois incarcérés (généralement avec des adultes) à la suite de petits délits.
[...] Le taux de mortalité est très élevé au sein de la population des enfants des rues.
Et surtout, ils sont seuls. Preuve horrible de cette solitude: en 2007, un grand quotidien brésilien titrait: «Quatre enfants de douze ans ont enterré un enfant de dix ans sans l'aide d'un adulte». Sauver ces enfants, c'est les aider à résoudre leurs problèmes en commençant par les plus criants et les plus urgents, mais cela n'est pas suffisant. Il est important de les soutenir, mais il faut aussi essayer de résoudre les problèmes de fond.
[...]
Depuis plusieurs décades, nous assistons à des modifications socio-économiques et culturelles majeures entraînant de nombreuses transformations dans la manière de vivre en société, et pour nombre de personnes des problèmes au niveau de leur insertion sociale: une crise* économique*, chômage endémique, évolution des valeurs* et des moeurs, l'éclatement de la famille*, fragmentation du tissu social et de la notion de communauté... L'impact de cette évolution est loin d'être négligeable lorsqu'on s'intéresse à la trajectoire des enfants des rues, que ce soit le pays ou le continent considéré.
[...]
Il semble aujourd'hui reconnu qu'il existe une corrélation directe entre l'état psychique des enfants des rues et la réussite ou l'échec* de leur insertion sociale. Ceci laisse entendre que le devenir de ces enfants dépend de facteurs cliniques, mais l'importance des facteurs sociaux ou socio-environnementaux est loin d'être négligeable, et ces derniers sont loin d'être clairement individualisés ou reconnus.
Par ailleurs, de nombreux auteurs soutiennent que pour mettre en oeuvre une réhabilitation psychique et environnementale de qualité sur le long cours il faut les aider à aménager leur vie sociale.
C'est là un des nouveaux rôles dévolu à la politique de socialisation de ces enfants, rôle médical ( en prenant la précaution de maintenir un continuum dans les soins somatiques et psychiatriques, passant si possible par un réseau d'institutions implantées dans la cité et d'accès faciles à tout moment), mais aussi social, mettant en jeu des pratiques qui supposent de tenter de résoudre les difficultés matérielles et sociales rencontrées inévitablement par ces enfants: logement, ressources financières, démarches administratives... (op. cit., p. 125-126)
[...] Le taux de mortalité est très élevé au sein de la population des enfants des rues.
Et surtout, ils sont seuls. Preuve horrible de cette solitude: en 2007, un grand quotidien brésilien titrait: «Quatre enfants de douze ans ont enterré un enfant de dix ans sans l'aide d'un adulte». Sauver ces enfants, c'est les aider à résoudre leurs problèmes en commençant par les plus criants et les plus urgents, mais cela n'est pas suffisant. Il est important de les soutenir, mais il faut aussi essayer de résoudre les problèmes de fond.
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Depuis plusieurs décades, nous assistons à des modifications socio-économiques et culturelles majeures entraînant de nombreuses transformations dans la manière de vivre en société, et pour nombre de personnes des problèmes au niveau de leur insertion sociale: une crise* économique*, chômage endémique, évolution des valeurs* et des moeurs, l'éclatement de la famille*, fragmentation du tissu social et de la notion de communauté... L'impact de cette évolution est loin d'être négligeable lorsqu'on s'intéresse à la trajectoire des enfants des rues, que ce soit le pays ou le continent considéré.
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Il semble aujourd'hui reconnu qu'il existe une corrélation directe entre l'état psychique des enfants des rues et la réussite ou l'échec* de leur insertion sociale. Ceci laisse entendre que le devenir de ces enfants dépend de facteurs cliniques, mais l'importance des facteurs sociaux ou socio-environnementaux est loin d'être négligeable, et ces derniers sont loin d'être clairement individualisés ou reconnus.
Par ailleurs, de nombreux auteurs soutiennent que pour mettre en oeuvre une réhabilitation psychique et environnementale de qualité sur le long cours il faut les aider à aménager leur vie sociale.
C'est là un des nouveaux rôles dévolu à la politique de socialisation de ces enfants, rôle médical ( en prenant la précaution de maintenir un continuum dans les soins somatiques et psychiatriques, passant si possible par un réseau d'institutions implantées dans la cité et d'accès faciles à tout moment), mais aussi social, mettant en jeu des pratiques qui supposent de tenter de résoudre les difficultés matérielles et sociales rencontrées inévitablement par ces enfants: logement, ressources financières, démarches administratives... (op. cit., p. 125-126)