Québec responsable (Un)
2007. La récente percée de L’Action Démocratique de même que l’intérêt manifeste des Québécois pour la constitution de leur nation et leurs valeurs communes nous ont incités à publier dans cette encyclopédie le rapport du Groupe Réflexion Québec, paru en octobre 1993 dans le magazine L’Agora sous le titre de Un Québec responsable(voir textes de la section, plus bas à droite dans cette page).
Le Groupe Réflexion Québec a été fondé par Jean Allaire, Mario Dumont et Michel Lalonde, après leur rupture avec le parti libéral suite à l’échec des Accords du Lac Meech et à la tourmente qui s’ensuivit dans l’entourage du premier ministre, Robert Bourassa.
Ce groupe était-il au service du nouveau parti que Jean Allaire et Mario Dumont avait l’intention de fonder? Non. Ce qui est écrit dans le liminaire du rapport est parfaitement juste. « Notre groupe, qui s'est dissous à la fin de ses travaux, n'était ni un parti politique ni même l'embryon d'un parti politique. Nous sommes des personnes de bonne volonté qui avons pris plaisir à réfléchir dans un esprit ouvert, libre, courageux, correspondant aux attentes d'une grande partie de la population. Ce qui explique pourquoi notre rapport contient bien des idées que des politiciens en campagne n'oseraient pas proposer ». Il suffit de parcourir la liste des membres du Groupe pour comprendre qu’il ne pouvait pas en être autrement.
L’éditeur de ce cahier, inséré dans le numéro de novembre 1993 de l’Agora, était le Groupe Réflexion Québec et non L’Agora. Dans la partie principale de ce numéro nous présentions le cahier « Un Québec responsable » en ces termes : « Si les idées que nous avons semées trouvent preneurs dans la population, les partis politiques, nouveaux ou anciens, qui y verront leur intérêt n’auront qu’à s’en emparer. Ces partis n’auront pas de dettes à l’endroit des membres du Groupe Réflexion Québec. En revanche toutefois, les membres de ce Groupe, dont le directeur de L’Agora, seront particulièrement bien placés pour poursuivre leur travail de réflexion de la seule façon qui conviendra désormais : en exerçant leur esprit critique à l’égard des partis et des groupes d’action qui auront, en tout ou en partie, récolté le blé semé par le rapport ».
L’idée d’un nouveau parti était dans l’air, nous le savions tous, mais nous ne pouvions que nous réjouir à l’avance qu’il veuille bien tenir compte de nos idées, offerte à tous les Québécois. Diverses rumeurs ont couru à ce moment sur les rapports entre L’Agora et le nouveau parti politique. On sous-estimait en général notre indépendance. Nous avons mis les choses au clair dans un article intitulé Le nouveau parti, qu’en est-il ?, que l’on pourra retrouver dans ce dossier.
Le niveau de la réflexion dans le groupe Réflexion Québec, la liberté des membres et leur désintéressement créaient un climat ressemblant à un degré étonnant au climat actuel dans l’ensemble du Québec, suite à une élection dont le principal enjeu fut la question identitaire des accommodements. Notre rapport était plus l’ébauche d’une démarche constitutionnelle que celle du programme d’un nouveau parti politique, comme on pourra en juger en parcourant les principaux passages des travaux des sept comités.
C’est dans le même esprit que notre équipe travaille en ce moment. Nous n'envisageons pas pour le moment de créer un nouveau groupe semblable au groupe Réflexion Québec, mais nous invitons tous ceux qui en faisaient partie, à participer à la réflexion sur les valeurs fondamentales dans laquelle nous nous engageons, dans une perspective précisée dans le dossier Constitution québécoise de cette encyclopédie. Nous adressons la même invitation à tous les Québécois.