Le critique médiocre

Remy de Gourmont
Un critique innommable note quelques-unes des fougueuses incorrections de Verhaeren, quelques-unes "entre cent autres". C'est là, vers la faute, vers la tache, vers la plaie, que le médiocre, comme une mouche, vole avec certitude; il ne regarde ni les yeux, ni les cheveux, ni les mains, ni la gorge, ni toute la grâce de la femme qui passe; il regarde la boue dont un manant éclaboussa la robe; il en jouit; il voudrait voir la moucheture grandir et dévorer l'étoffe et la chair; il voudrait que tout fût laid, sale et méprisé comme lui.

Autres articles associés à ce dossier

La critique littéraire

Antoine de Rivarol


Le préposé aux éloges

Honoré de Balzac

Passage extrait de: Monographie de la presse parisienne (1842)

À lire également du même auteur

La beauté de la mer
Si l’on demandait quelle est la plus originale création du XIXe siècle, il faudrait peut-être répondre : c’est la mer.

Villiers de l'Isle-Adam
On s’est plus, témoignage maladroit d’une admiration pieusement troublée, à dire et même à baser sur ce dit une paradoxale étude : « Villiers de l’Isle-Adam ne fut ni de son pays, ni de son temps ». Cela paraît énorme, car enfin un homme supérieur,

Sur les voyages
Autrefois, on voyageait surtout pour voir les hommes, pour s'enquérir de leurs mœurs, de leur caractère, et le premier soin de qui entrait dans une auberge était de s'enquérir des nouvelles du pays; c'était un bonheur de rencontrer un homme aimable et un peu bavard. Stendhal appa

Sur quelques vieilles pierres trop connues
Une critique de la "touristisation" du monde écrite à la fin du 19e siècle. Il faut préserver, face aux hordes de touristes qui envahissent les moindres recoins de la planète, les incertitudes et les surprises des vrais voyages et de la vie.

Sur le rôle de l’art
Il y a dans le livre de Tolstoï une définition – ou une explication – de l’art qui n’est pas mauvaise; on peut dire en la prenant pour point de départ : L’art est l’expression de la Beauté. – L’Art est de la beauté exprimée par une &#

Stéphane Mallarmé et l’idée de décadence
Décadence. C'est un mot bien commode à l'usage des pédagogues ignorants, mot vague derrière lequel s'abritent notre paresse et notre incuriosité de la loi.BAUDELAIRE, Lettre à Jules Janin.IBrusquement, vers 1885, l'idée de décadence entra dans la littérature française;

Sur Fontenelle
Sur Fontenelle (1)Fontenelle est comme une image anticipée, très vague et très pâle, de Voltaire. Il n’a laissé qu’un nom. Aucun de ses écrits ne peut être proposé en lecture aux hommes d’aujourd’hui, qui ne sont ni des curieux ni des lettrés de pro

Souvenirs sur Huysmans
Je connus Huysmans vers la fin de l'année 1889. Ayant écrit Stratagèmes, un conte qui me semblait idoine à charmer l'auteur d'A Rebours, et que je désirais lui dédier, je m'acheminai bravement, sans nulle recommandation, vers le ministère de l'Intérieur. Après beaucoup de




L'Agora - Textes récents