Charles Leconte de Lisle est né à Bourbon (Saint-Paul de la Réunion) le 23 octobre 1818 et décédé à Voisins (Yvelines) le 17 juillet 1894. Poète parnassien, il écrivit les Poèmes Barbares, les Poèmes Antiques, les Poèmes Tragiques. Ces derniers ont obtenu le prix Jean Reynaud. Il traduisit Théocrite, Homère, Eschyle, Sophocle, Euripide, Horace. Auteur dramatique, il fit représenter Les Érinnyes. Candidat à l'Académie, il fut battu par Gratry en 1873, et en 1877 par Victorien Sardou ; dans cette dernière élection, il obtint 2 voix seulement, celles d'Auguste Barbier et de Victor Hugo*, qui vota pour lui avec ostentation. Leconte de Lisle déclara que le suffrage de Victor Hugo équivalait à son élection et qu'il ne se présenterait plus. On considéra que Victor Hugo l'avait ainsi désigné pour lui succéder, et il fut élu le 11 février 1886 à son fauteuil, et reçu le 31 mars 1887 par Alexandre Dumas fils. Il était sous-bibliothécaire au Luxembourg depuis 1873.
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Ce poète créole, qui se définissait lui-même comme «l'homme du calme et des visions chastes», homme de contemplation et de raison, proche de la nature et sensible à l'histoire, fut dépeint dans un discours prononcé par Jean Mistler à la Bibliothèque nationale, le 23 septembre 1977 en ces termes:
« La fin de la vie de Leconte de Lisle fut sans grands événements extérieurs. Il ne mourut point en pleine jeunesse, comme Chénier, Nerval, Apollinaire, il n’atteignit pas non plus l’âge des patriarches, mais c’est dans ses dernières années qu’il connut le plus profondément les joies et les tortures de l’amour, et cet homme qui avait fait de l’impassibilité le premier article de son art poétique, écrivit :
Amour, tu peux mourir, ô lumière des âmes,
Car ton rapide éclair contient l’Eternité.
Il s’éteignit le 17 juillet 1894, en pleine lucidité.
Au lendemain de sa mort, un poète écrivait que Leconte de Lisle «avait rendu leurs anciens noms aux dieux». Oui, mais il ne s’est pas borné à ceux de la Grèce et de Rome, à ceux du Parthénon et du temple d’Égine. Son horizon ne s’est point limité à la Méditerranée classique, il y a fait entrer les vents et les nuages de tous les ciels, les houles de tous les océans. Dans cette poésie cosmique, l’histoire est présente. Oui, le même vaisseau qui emporta Hélène est toujours paré pour emporter nos rêves. Là-bas, vers ce point de l’horizon marin d’où sans cesse, depuis Eschyle, accourt l’innombrable troupeau des vagues rieuses ».
Bibliographie
Edmond Estève, Leconte de Lisle, L'homme et l'oeuvre, Paris, Boivin & Cie, «Bibliothèque de la Revue des Cours et Conférences» (non daté).
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