Poème manuscrit de Françoise Ruban, mercredi 20 juin 2012.
Supplique au Ginkgo
Je t'ai enlacé
J'ai posé sur ta peau rugueuse et crevassée
Ma paume fébrile balbutiante
Dans la moiteur angoissée de l'attente
Une prière païenne s'échappe de mes lèvres...
Gingko
Arbre sacré
Arbre millénaire
Gingko
Toi qu'épargna
A Hiroshima
Le feu nucléaire
Gingko
Ecoute ma supplique
Ton coeur-sève a frémi
S'est un instant échappé du profond de ta chair
Battement régulier imperceptible
Au tempo de sablier
Très vite accéléré
Tu m'offrais ta force vitale
et ton souffle puissant torrent insoupçonné
Tu écoutais ma prière murmurée
Aux émotions hurlées
- enfin je le croyais...
Des bruissements pétillent en mon sang
Vague de chaleur nourricière
Se faufilant jusqu'à l'orée de mon âme
Avide de consolantes caresses
Gingko
Je te prie
Prends soin de Lui
Accorde-lui espérance et guérison
Infime parcelle de ton Eternité
Dans l'infini Chaos de la nuit des temps
Gingko
Tes bras dressés vers le Ciel
Implore le Cosmos tout puissant
Récite aux nuages blancs
vierges des cruautés humaines
Ma triste prière païenne...
Je t'embrassais t'enserrais presque religieusement
Géant vénérable et adoré
Nouant mes bras
Autour de ton torse invulnérable
T'offrant ma poitrine gonflée d' Amour
Mes lèvres se posaient alors
Délicat baiser
Sur tes veines éclatées d'où jaillissait
Une onde brûlante et bienveillante
Chaque jour
Mes pas alourdis de douleur
Me guidaient vers cet autel
Seul et unique refuge
Dernier rempart
Contre
La Mort
Implacable
En marche....
© F.R
le 21juin 2012
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