Très peu de données épidémiologiques permettent actuellement de documenter le lien entre les actes suicidaires et le travail. Aucun des différents systèmes statistiques existants, que ce soient les données sur les accidents du travail des régimes d’assurance sociale, l’enregistrement des certificats de décès par le service CépiDc (Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès) de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) ou la compilation des enquêtes de l’Inspection du travail, ne permet même de chiffrer avec un minimum de précision le nombre de suicides survenant sur le lieu de travail. Comme pour toute pathologie d’origine multifactorielle, l’estimation du nombre de décès par suicide directement lié à l’activité professionnelle est complexe et doit faire appel à des systèmes de surveillance spécifiques.
Par ailleurs, une analyse systématique des causes de décès selon l’emploi (catégorie professionnelle et secteur d’activité) auquel les salariés ont été affectés a été mise en place ces dernières années : le projet Cosmop [Geoffroy-Perez, 2006]. Grâce à la constitution de bases de données spécifiques pour ce programme, il a été possible de réaliser une analyse descriptive de l’évolution des suicides entre 1976 et 2002, chez les hommes actifs, selon les principaux types. L’analyse de la mortalité par suicide chez les salariés en emploi, en fonction du secteur d’activité, a été effectuée dans le cadre du projet Cosmop [Geoffroy-Perez, 2006], développé par le Département santé travail (DST) de l’Institut de veille sanitaire.
Ce travail s’appuie sur le couplage de deux sources de données existantes, des données sociodémographiques d’une part et des données de mortalité d’autre part. Les données démographiques et socioprofessionnelles de la présente analyse proviennent du panel DADS (Déclaration annuelle des données sociales). Il s’agit d’un échantillon longitudinal de salariés au 1/25e, constitué par le Département de l’emploi et des revenus d’activité de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) à partir des déclarations annuelles des données sociales faites par les employeurs et dont l’Insee est destinataire.
TEXTE INTÉGRAL:
C. Cohidon, B. Geoffroy-Perez, A. Fouquet, C. Le Naour, M. Goldberg, E. Imbernon «Suicide et activité professionnelle en France : premières exploitations de données disponibles de la dégradation des conditions de travail devrait être intégrée au corpus de connaissances sur les risques professionnels.»
http://www.invs.sante.fr/publications/2010/
suicide_activite_professionnelle_france/rapport_suicide_activite_professionnelle_france.pdf
Ce travail s’appuie sur le couplage de deux sources de données existantes, des données sociodémographiques d’une part et des données de mortalité d’autre part. Les données démographiques et socioprofessionnelles de la présente analyse proviennent du panel DADS (Déclaration annuelle des données sociales). Il s’agit d’un échantillon longitudinal de salariés au 1/25e, constitué par le Département de l’emploi et des revenus d’activité de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) à partir des déclarations annuelles des données sociales faites par les employeurs et dont l’Insee est destinataire.
TEXTE INTÉGRAL:
C. Cohidon, B. Geoffroy-Perez, A. Fouquet, C. Le Naour, M. Goldberg, E. Imbernon «Suicide et activité professionnelle en France : premières exploitations de données disponibles de la dégradation des conditions de travail devrait être intégrée au corpus de connaissances sur les risques professionnels.»
http://www.invs.sante.fr/publications/2010/
suicide_activite_professionnelle_france/rapport_suicide_activite_professionnelle_france.pdf