Posthume et inachevé, Ma mère (Paris, 10/18, 1966) est l'un des textes les plus violents, les plus scandaleusement beaux de Georges Bataille, qui disait de lui-même: «Je ne suis pas un philosophe, mais peut-être un saint, peut-être un fou», sachant que c'est dans cette ambiguïté même que réside la seule philosophie
Pierre raconte comment, après une enfance religieuse, il fut, à l'âge de dix-sept ans, initié à la perversion par sa mère. Plongeant grâce à elle dans l'orgie et la débauche, il découvre l'extase de la perdition où se mêlent l'angoisse, la honte, la jouissance, le dégoût et le respect. Respect pour cette femme, la mère, qui a su brûler ses vaisseaux jusqu'au dernier et qui, ayant touché le fond de l'abîme, entraîne son fils dans la mort qu'elle se donne.
CINÉMA
«Adapter le roman de Georges Bataille s’avérait être une entreprise périlleuse, voire une bêtise totale. Le livre de Bataille n’est qu’abstraction et symboles, tenter de trouver une équivalence cinématographique le vide inévitablement de toute sa substance poétique et mythologique. Ma mère (le film) se réduit donc à une succession de scènes dites scandaleuses où une mère (Isabelle Huppert) va plonger son fils Pierre (Louis Garrel) dans l’enfer du vice. Parties à plusieurs, viol, tortures, nuits sans issue enfumées et alcoolisées. Le programme a un air de déjà vu et on sait très vite que l’issue en sera fatale tant la chair est triste. Ici, la jouissance ne vient pas de l’acte lui-même mais du dégoût qu’il inspire et surtout du dégoût de soi. Alors qu’Honoré aurait pu choisir de suggérer, il décide de tout montrer de cette initiation perverse, privant le spectateur de tout mystère ou bien il privilégie le dialogue et les comédies s’enferment dans de longs tunnels soporifiques.»
Source:
Extrait de l'article de Christophe Roussel, «La chair et le sang»
http://www.lequotidienducinema.com/critiques/mamere_critique/critique_ma_mere.htm
CINÉMA
«Adapter le roman de Georges Bataille s’avérait être une entreprise périlleuse, voire une bêtise totale. Le livre de Bataille n’est qu’abstraction et symboles, tenter de trouver une équivalence cinématographique le vide inévitablement de toute sa substance poétique et mythologique. Ma mère (le film) se réduit donc à une succession de scènes dites scandaleuses où une mère (Isabelle Huppert) va plonger son fils Pierre (Louis Garrel) dans l’enfer du vice. Parties à plusieurs, viol, tortures, nuits sans issue enfumées et alcoolisées. Le programme a un air de déjà vu et on sait très vite que l’issue en sera fatale tant la chair est triste. Ici, la jouissance ne vient pas de l’acte lui-même mais du dégoût qu’il inspire et surtout du dégoût de soi. Alors qu’Honoré aurait pu choisir de suggérer, il décide de tout montrer de cette initiation perverse, privant le spectateur de tout mystère ou bien il privilégie le dialogue et les comédies s’enferment dans de longs tunnels soporifiques.»
Source:
Extrait de l'article de Christophe Roussel, «La chair et le sang»
http://www.lequotidienducinema.com/critiques/mamere_critique/critique_ma_mere.htm