La poète porte sur elle, comme un fardeau, le silence sous-terrain des multiples misères qui enchaînent les humains et les enfoncent toujours un peu plus dans l'anonymat de la souffrance.
Tout ce silence sur mes épaules
la misère psychédélique
la drogue royale
parcourt le chemin des veines
racolages du sida
piqueries du rêve
la misère grandiose
sur un trône de pacotille
les doigts rutilants de bagues
devant un parterre de fidèles à genoux
corps souffrants en file
chaîne aux pieds
enrôlement
dans les galères
des richesses artificielles
maisons de songe
construites par des sans-abri en voyage
mimes maigres de la drogue
architectes du vent
les veines brisées
fuient comme des tuyaux percés
égouts invisibles
sous la chaussée des villes
les pieds lourds
sur un rythme militaire
enfoncent la misère
encore un peu plus sous terre
Québec, 2000
la misère psychédélique
la drogue royale
parcourt le chemin des veines
racolages du sida
piqueries du rêve
la misère grandiose
sur un trône de pacotille
les doigts rutilants de bagues
devant un parterre de fidèles à genoux
corps souffrants en file
chaîne aux pieds
enrôlement
dans les galères
des richesses artificielles
maisons de songe
construites par des sans-abri en voyage
mimes maigres de la drogue
architectes du vent
les veines brisées
fuient comme des tuyaux percés
égouts invisibles
sous la chaussée des villes
les pieds lourds
sur un rythme militaire
enfoncent la misère
encore un peu plus sous terre
Québec, 2000