Enjeux
La montée de l'agriculture biologique dans le monde, combinée avec la critique dont l'agriculture industrielle est l'objet, place les pays, les familles et les individus devant des choix difficiles, difficiles en raison des risques qu'ils comportent, difficiles aussi en raison du nombre et de la variété des facteurs dont il faut tenir compte.
OGM, vache folle, résistance aux antibiotiques, droit des animaux, érosion des sols, mondialisation, évolution du goût des consommateurs, lutte contre l'effet de serre, voilà quelques-uns des facteurs dont il faut tenir compte.
Si l’idéal d’harmonie entre l’homme et la nature et le souci du développement durable renforcent la position de l’agriculture biologique, l’agriculture productiviste est forte de l’inertie et de l’élan que lui confèrent les investissements passés et présents visant une amélioration des rendements. Il n’est pas facile de déloger de sa position un agriculteur qui est en mesure de produire 600,000 porcs chaque année. Ces géants forment une oligarchie mondiale qui, à son tour, peut s’appuyer sur les multinationales du secteur agro-alimentaire, de même que sur les gouvernements. La conversion récente et timide de l’INRA (Institut national français de recherche agricole) à la recherche sur l’agriculture biologique est à ce propos un fait révélateur.
Le Canada, de son côté, est fier de se présenter comme le paradis de l’expérimentation en matière de biotechnologies. Le vaste ensemble constitué des oligarques de l’agriculture, des multinationales et des gouvernements dispose, avec ses juristes et ses bioéthiciens de service, de moyens de propagande si puissants qu’il faudrait un concours de circonstances bien improbable pour que se maintienne dans le monde une opinion publique en alerte, comme elle l’est en ce moment après plusieurs années de vache folle et d’OGM, imposés à des populations qui en sont les cobayes.
C’est pourquoi la voie de
l’agriculture raisonnée, telle qu’elle se développe en France en ce moment, paraît la plus sûre. (J.D.)