Dostoïevski et Balzac
L’influence de Balzac se fit d’ailleurs sentir jusque dans la dernière période des œuvres de Dostoïevski. La revue Vrémia, qu’il dirigeait avec son frère Michel, faisait une large place à la critique balzacienne et Grigoriev y rapprochait, dans un article, les quatre noms de Gogol, Balzac, Nékrassov et Dostoïevski, qui puisèrent leurs sujets dans la vie fantastique des cités modernes, tandis que Tourgueniev, Tolstoï, Gontcharov s’intéressent surtout à la vie rurale.
Des personnages de Dostoïevski évoquent à notre mémoire des figures de la Comédie humaine, Sophie Marmeladoff, de Crime et Châtiment, ou Raskolnikov, qui rappelle Rastignac; Dostoïevski a eu recours à Balzac pour fortifier sa pensée philosophique principale : « Qu’on ne peut édifier sur la souffrance d’autrui, ni le bonheur personnel, ni le bonheur universel. »