Oscar qui donc es-tu?
Oscar qui donc es-tu? Qui est donc cette statuette, la plus convoitée du monde, qui porte le nom d'Oscar? S'il fallait la situer dans la hiérarchie des statuettes de l'art occidental seulement, quelle place occuperait-elle?
À l'origine, cette statuette en britannium plaqué or, n'avait pas de nom, ce qui lui convenait bien puisqu'elle n'avait pas de visage et n'en a toujours pas. L'un des membres de l'Académie américaine des arts et des sciences du cinéma, Harriet Herrick, lui a tout de même trouvé une ressemblance avec l'un de ses oncles, prénommé Oscar, et depuis le cinéma américain, et donc mondial, repose sur un symbole mensonger: le nom d'une personne donné à une chose, car un corps humain sans visage n'est qu'une chose quelconque. Soyons précis. Oscar n'est pas tout à fait dénué de visage. On a plaqué sur la face de son crâne des figures géométriques rappelant une bouche, des yeux et un nez, mais c'est là de la fausse représentation. Le personnage demeurant dénué de toute expression, il eût été préférable qu'on le laissât dépourvu de traits humains. Oscar est un robot, un robot à l'épée longue et puritaine, l'ancêtre de tous ceux qui peupleront ensuite le cinéma américain. Et ils sont de plus en plus nombreux. Si l'on ajoute à cela tous les monstres, tous les engins, tous les animaux plus ou moins animés, affublés de mimiques qui ne reproduisent que la dimension mécanique et schématique des sentiments, force est de constater que le robot a déjà gagné la bataille de l'imaginaire.
À droite, on aura reconnu une statuette comme on en sculpta sans doute des milliers dans l'antiquité. Ce sont des Victoire de Samotrhace en miniature. On décrit ainsi sur le site Mythologie grecque:«Fille de Pallas et de Styx, sœur de Zélos (" l'acharnement "), de Cratos (" la puissance ") et de Bia (" la violence "). La Victoire, appelée Nikê chez les Grecs, appartenait à la première génération des dieux. Elle possédait sur l'Acropole d'Athènes un célèbre temple. Elle était toujours associée à la déesse Athéna (Athêna Nikê). Ordinairement, les artistes la représentaient sous les traits d'une femme ailée, qui portait la palme et la couronne, guidant les dieux et les héros dans le cours de leurs exploits. Les Romains, pour leur part, prétendaient que l 'effigie de la Victoire avait été élevée par Palans, héros éponyme de la colline du Palatin, où ils avaient élevé un temple en son honneur.»