Les racines des plantes transgéniques

Francis Bacon
Dans son utopie intitulée La Nouvelle Atlantide, Francis Bacon a prédit la plupart des interventions sur les êtres vivants dont nous sommes témoins en ce moment.
«Nous avons encore des méthodes pour produire différentes espèces de plantes, sans être obligé de les semer, et par la seule combinaison de terres de différentes espèces. Nous en avons aussi pour produire des plantes nouvelles, et tout à fait différentes des espèces connues. Enfin, nous parvenons transformer les arbres ou les plantes d'une espèce, en végétaux d'une autre espèce.

Nous avons aussi des parcs et des clos où nous faisons nourrir des animaux terrestres et des oiseaux de toute espèce. Or, si nous les nourrissons, ce n'est pas à titre de rareté, et simplement pour satisfaire une vaine curiosité; mais afin de ne pas manquer de sujets pour l'anatomie comparée. Car nous ne hasardons aucune opération sur le corps humain, sans en avoir fait et réitéré fréquemment l'essai sur ceux des animaux; expériences qui nous présentent quelquefois des résultats fort extraordinaires; par exemple, nous voyons des animaux qui continuent de vivre, quoique même après la destruction ou l'amputation de telle de leurs parties que vous regardez comme essentielle à la vie; et d'autres que nous rappelons à la vie, quoiqu'ils soient dans un état où vous les jugeriez tout à fait morts, etc. Nous faisons aussi sur les animaux, l'essai de différentes espèces de poisons, comme nous faisons sur eux l'essai des opérations chirurgicales, ou des remèdes propres à la médecine. Nous parvenons quelquefois, par le moyen de l'art, à leur donner une taille plus grande, et sur tout plus forte que celle qu'ils ont ordinairement, et quelquefois aussi arrêtant l'accroissement des animaux, nous les réduisons à une taille extrêmement petite, et nous en faisons des espèces de nains. Nous rendons les uns plus féconds qu'ils ne le sont naturellement, et les autres moins féconds, ou même tout à fait stériles. Nous savons produire les variétés les plus singulières dans leur couleur, leur figure, leur tempérament, leur folie, leur activité, etc. en faisant accoupler des individus d'espèces différentes, et croisant ces espèces en mille manières. Nous en produisons de nouvelles dont les individus ne sont pas inféconds, comme en croit parmi vous qu'ils doivent l'être. Nous faisons naître de la seule putréfaction, des serpents, des vers, des mouches et des poissons d'une infinité d'espèces différentes , et parmi les individus ainsi engendrés, quelques-uns sont des animaux parfaits, ayant un sexe très distinct et la faculté de se multiplier par voie d'accouplement. Or, tous ces résultats, ce n'est point par hasard que nous les obtenons, mais nous savons d'avance quel sera le produit de nos opérations; nous pouvons dire avec certitude, qu'en combinant ensemble tel. les espèces de matière et par tel procédé, nous produirons telle espèce d'animal.»

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