Sur la correspondance de Mérimée et de Viollet-le-Duc
L’amitié des deux hommes, entretenue par maints voyages effectués en commun et la plus affectueuse estime, devait durer jusqu’à la mort de l’écrivain, et s’exprimer de façon charmante dans leur longue correspondance. Elle intéresse au premier chef les archéologues, les antiquaires et les architectes. On verra qu’entre les municipalités aveugles et la constante mauvaise volonté du clergé, la tâche de Mérimée n’était pas toujours très commode… Les simples lettrés liront aussi avec intérêt cette correspondance parfois sévère, égayée un temps par les gentilles jovialités de l’écrivain, puis, à la fin, assombrie par les préoccupations de l’homme clairvoyant, inquiet des erreurs accumulées par ses impériaux amis des Tuileries… Devant le vaste labeur scientifique attesté par ces lettres, ils pourront se demander, une fois de plus, si ce ne sont pas ses travaux d’archéologue et d’inspecteur qui, dès 1840, ont de plus en plus détourné Mérimée de la littérature pure.