«Ce qui semble caractériser surtout la mythologie finnoise, c'est une sorte de dualisme intime qui fait que d'un côté elle sympathise avec les ténèbres, tandis que de l'autre elle aspire vers la lumière. Cet hiver long et dur qui pèse sur les contrées boréales,ces brouillards noirs qui les enveloppent comme d'un manteau de deuil, ces neiges tristes et solitaires qui les couvrent, toutes ces horreurs d'une nature qui est la sienne, lui impriment quelque chose de lugubre qui se reproduit dans toutes ses créations. Elle multiplie les divinités fatales, les génies malfaisants; elle se plaît à arborer les couleurs de la mort, à descendre dans les profondeurs du sépulcre, à troubler le silence du désert par des cris lamentables. Souvent on dirait qu'elle n'a d'autre but que d'arracher les larmes ou d'inspirer l'effroi.» (Louis Léouzon Le Duc, La Finlande. Son histoire primitive, sa Mythologie, sa Poésie épique avec la traduction complète de sa grande épopée Le Kalewala, son génie national, sa condition politique et sociale depuis la conquête russe, Paris, Jules Labitte, Libraire-Éditeur, 3, Quai Voltaire, 1845, «Introduction, p. LIX-LX)
La magie est «un des éléments particuliers et essentiels de la mythologie finnoise, le principe moteur de toutes ses opérations. Il y a [...], sous le ciel de Finlande, tant de vague, tant de mélancolie nuageuse, d'illusions fantastiques que l'âme, emportée comme par force hors d'elle-même, se met à rêver des chimères et aspire aux impossibilités les plus gigantesques.» (op. cit., p. LXI)
La mythologie finnoise personnifie la mort dans la figure de Tuoni. Selon Léouzon, Tuoni ou Manalan-Matti, la reine des régions sombres, celle qui introduit les trépassés dans Manala ou Tuonela où se trouve un fleuve Jortana ou Aloën-Järwi que Tuoni, sur sa barque noire, fait traverser aux morts afin de leur donner entrée dans son royaume.
Selon d'autres sources dont on devrait pouvoir vérifier leur authenticité, Tuoni est le dieu des morts qui habitait avec son épouse Tuonetar le sombre pays de Tuonela, dont peu de voyageurs revenaient. Ils avaient plusieurs filles qui étaient les divinités de la souffrance et de la maladie. Tous les morts allaient à Tuonela, il n'y a pas de distinction entre les «bons» et les «mauvais». Tuonela est en quelque sorte une ville souterraine et sombre, sans vie, où les morts dorment pour l'éternité. Certains shamans étaient censés pouvoir voyager jusqu'à Tuonela lorsqu'ils tombaient en transe. Ainsi ils pouvaient communiquer avec les morts. Pour arriver dans ce monde, les âmes des défunts devaient traverser une rivière sombre.
(Wikipedia: «Tuoni» fr.wikipedia.org/wiki/Tuoni et «Tuonela», fr.wikipedia.org/wiki/Tuonela)
http://books.google.ca/books?id=RZYKAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=&f=false
«Le cygne de Tuonela» (The Swan of Tounela) est la troisième partie du poème symphonique de Lemminkäinen composé par Jean Sibelius (1865-1957).
IMAGE
«Le cygne de Tuonela» de Tinus de Jongh
www.tinusdejongh.co.za/