L'Encyclopédie sur la mort


Bergson Henri

Bergson HenriHenri Bergson naît à Paris en 1839 d'une mère anglaise et d'un père polonais, tous deux d'origine juive. Quand, pour des raisons économiques, ses parents émigrent en Angleterre avec leurs deux autres enfants, Henri, âgé de neuf ans, demeure seul en France. Pensionnaire de l'Institut Springer, il fréquente le lycée Condorcet. En 1878, il entre à l'École normale. Il compte parmi ses compagnons Jean Jaurès, fondateur du parti socialiste français et du journal l'Humanité, pacifiste ardent assassiné en 1914 ainsi qu'Émile Durkheim*, futur père de la sociologie. Sa thèse s'intitule Essai sur les données immédiates de la conscience (1889). À deux reprises, il se voit refuser une chaire à la Sorbonne. Professeur au Collège de France de 1901 à 1921, il compte parmi ses étudiants Raïssa et Jacques Maritain*. Il reçoit le prix Nobel en 1928. Sa fille unique, née de son union avec Louise Neuburger, est sourde et muette. (É. Volant, Des morales. Crises et impératifs, Montréal, Médiaspaul, 1985, p. 138)

«Le dernier ouvrage de Bergson paraît en 1932, après une préparation de vingt-cinq ans. À vrai dire, on peut trouver bien des raisons qui expliquent une telle durée de maturation. Première raison, l'extraordinaire succès de L'Évolution créatrice qui apporte au philosophe, outre une réputation mondiale, un flot de correspondants et des sollicitations par vagues ininterrompues; à partir de 1908, sa correspondance abonde de plaintes sur la surcharge de travail et la masse des activités auxquelles il ne peut se soustraire et qui l'accablent, malgré leur sélection sévère. Autre raison, la Grande Guerre, qui a profondément bouleversé Bergson et dans laquelle il s'est impliqué fortement sur le plan diplomatique. Après cette guerre*, qui a infléchi de manière décisive la destinée de l'Europe, Bergson acceptera la présidence de la Commission internationale de coopération intellectuelle, jusqu'en 1925. Puis il commencera à souffrir du rhumatisme déformant qui l'immobilisera progressivement. [...] Si l'intervalle qui sépare la publication de deux grandes oeuvres du philosophe n'a jamais été si long, c'est aussi que Bergson n'a jamais embrassé d'un seul mouvement une matière aussi vaste [...]. Bergson s'enfoncera profondément dans l'étude de la sociologie, de l'ethnologie, mais aussi de l'histoire et des sciences des religions qui s'épanouissent depuis une cinquantaine d'années, de la tradition mystique chrétienne, et plus particulièrement catholique, mais encore de la tradition grecque, spécialement Plotin, et dans une moindre mesure dans la tradition de la spiritualité orientale (hindouisme et bouddhisme*). (Ghislain Waterlot, «Introduction. Penser avec et dans le prolongement des Deux Sources de la morale et de la religion» dans Ghislain Waterlot, dir., Bergson et la religion. Nouvelles perspectives sur les Deux Sources de la mmorale et de la religion, Paris, PUF, 2008, p. 1-2)

Bergson a étudié les liens qui existent entre l'expérience humaine de l'inévitabilité de la mort et la religion à ses origines. «Constatant que tout ce qui vit autour de lui finit par mourir, [l'homme] est convaincu qu'il mourra lui-même.» Envisagée de ce point de vue, «la religion est une réaction, par l'intelligence de l'inévitabilité de la mort.» (H. Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, Qagrige, PUF, 1982 (1932), p. 136-137).

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Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-20

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