Les fouilles archéologiques démontrent la présence de comportements funéraires dès le Paléothique supérieur, 30 000 ans avant notre ère et sans doute déjà bien longtemps avant. Les plus anciennes sépultures comme celles de La Ferrassie en Dordogne (50 000 ans av. J.C.), de Qafzeh en Israël (100 000 ans av. J.C.), de Techik-Tach en Ouzbékistan, de la grotte de Grimaldi en Italie, de la grotte d’Arago à Tautavel en Pyrénées-Orientales (400 000 ans av. J.C.) nous fournissent des données fort éloquentes sur les rituels funéraires. La Sierra de Atapuerca, près de Burgos en Espagne, abrite plusieurs gisements archéologiques et paléontologiques d'une importance majeure pour la préhistoire européenne. Dans un de ses secteurs, celui de la Cueva Mayor, le site de la Sima de los Huesos a fourni jusqu'à aujourd'hui près de 3 000 fossiles humains appartenant à un minimum de 32 individus, ce qui en fait la collection la plus importante et la plus complète actuellement connue dans le monde. Le site a été déclaré patrimoine de l'Humanité en 2001. Selon Jean-Pierre Mohen, ces ossements sont des restes de corps d’«Homo heidelbergensis, pithécanthrope, ancêtre commun d’Homo sapiens et d’Homo neandertalensis, ayant vécu il y a 350 000 ans.» Les comportements funéraires caractéristiques de l’espèce humaine « semblent déjà se manifester plus ou moins chez les préhominiens avant de devenir une véritable institution chez Homo sapiens et Homo neandertalensis, à partir de 100 000 ans av. J. C.» Aux yeux de cet expert en préhistoire, «les premières sépultures paléolithiques, vieilles de 100 000 ans, présentent des caractères qui nous semblent encore de nos jours compréhensibles. La variété des rites funéraires, inscrite dans la longue durée, révèle la diversité sociale et culturelle des relations des vivants face à la mort de l’un des leurs, mais aussi une certaine continuité de comportement typique de l’espèce.» («Le propre de l’espèce humaine. Rites funéraires et destinations du cadavre dans la préhistoire et les traditions anciennes>» dans F. Lenoir et J.-P. de Tonnac, La mort et l’immortalité. Encyclopédie des savoirs et des croyances, Paris, Bayard, 2004, p. 286-321).