Au Québec, l'usage inapproprié des termes thanatologie et thanatologues par ceux qui oeuvrent dans le domaine de la thanatopraxis (toilette funéraire des cadavres) porte à confusion. À l'université du Québec à Montréal, la thanatologie est une pratique du savoir sur l'homme, une discipline de sciences humaines ayant pour objet l'homme (les hommes et les femmes- l'humanité entière passée, présente et à venir) dans son rapport avec la mort au sens pluriel : la mort comme fin vers laquelle la vie chemine, comme limite qui affecte l'existence de façon actuelle, comme processus du mourir, comme art de bien mourir, comme rupture ou passage, sachant que chacun de ces objets est soumis à la diversité des perceptions collectives et individuelles. à la pluralité des modèles religieux et philosophiques disponibles selon la différence des cultures, à la panoplie de rites communautaires ou familiaux et de pratiques liturgiques, éthiques, esthétiques, architecturales, sculpturales et à l'originalité des lieux de mémoire.
Malgré le dictionnaire (thanatologie: étude scientifique de la mort), le mot évoque, dans toutes les couches de la population, le monde des entreprises funéraires, des pratiques d'embaumement et des autres pratiques de disposition du corps. La raison est simple. Depuis 1972, les directeurs de funérailles et embaumeurs du Québec ont modifié le nom de leur corporation qui est alors devenue la Corporation des thanatologues du Québec. [...] Devant cette situation de fait, il nous semble inopportun - voire impossible- de tenter de modifier l'usage que les Québécois font du mot «thanatologie». Voilà pourquoi nous voulons changer le nom du programme.» (1) En effet, c'est en 1980 que l'Université du Québec à Montréal (UQAM) inaugurait un certificat de deuxième cycle en thanatologie et pour la raison invoquée ci-haut, l'intitulé devint successivement: Certificat d'études interdisciplinaires sur la mort (deuxième cycle), Diplôme de deuxième cycle en études interdisciplinaires sur la mort, Diplôme de deuxième cycle en études sur la mort. (2)
L'évolution de la thanatologie à l'Université du Québec «a été justement et constamment marquée par le souci de préciser le statut et la portée de la thanatologie tant ad intra qu'ad extra l'institution universitaire. [...] Aussi bien l'émergence et les premiers pas de la thanatologie uqamienne ont été fortement articulés aux besoins de formation suscités par le développement de services et de soins aux mourants et à leur entourage, tant en milieu hospitalier qu'à l'extérieur de celui-ci, il est rapidement apparu que la thanatologie devait aussi contribuer à la tâche critique propre aux sciences humaines et sociales, tout autant qu'à prendre et faire sa part dans le domaine de la formation fondamentale universitaire. La recherche d'un équilibre et d'un aménagement entre ces axes de formation professionnelle et fondamentale a donc caractérisé l'évolution du programme d'études sur la mort à l'UQAM jusqu'à nos jours...» (3)
La revue Frontières a été créée en 1988 dans le cadre du Programme de deuxième cycle en études interdiscipliaires sur la mort.
L'évolution de la thanatologie à l'Université du Québec «a été justement et constamment marquée par le souci de préciser le statut et la portée de la thanatologie tant ad intra qu'ad extra l'institution universitaire. [...] Aussi bien l'émergence et les premiers pas de la thanatologie uqamienne ont été fortement articulés aux besoins de formation suscités par le développement de services et de soins aux mourants et à leur entourage, tant en milieu hospitalier qu'à l'extérieur de celui-ci, il est rapidement apparu que la thanatologie devait aussi contribuer à la tâche critique propre aux sciences humaines et sociales, tout autant qu'à prendre et faire sa part dans le domaine de la formation fondamentale universitaire. La recherche d'un équilibre et d'un aménagement entre ces axes de formation professionnelle et fondamentale a donc caractérisé l'évolution du programme d'études sur la mort à l'UQAM jusqu'à nos jours...» (3)
La revue Frontières a été créée en 1988 dans le cadre du Programme de deuxième cycle en études interdiscipliaires sur la mort.