L'auteur associe l'image du sommeil à la mythologie grecque, au stoïcisme* antique et à l'idéal des philosophes et des poètes. Le cimetière* est le lieu où l'on dort.
«Dans la mythologie grecque, Hypnos, dieu du Sommeil est le frère jumeau de Thanatos, dieu de la mort. Et tous les deux sont fils de la Nuit. Le mot cimetière vient du grec koimêtêrion (lieu où l'on dort). Homère*. et après lui Virgile*, désignent la mort comme un «profond repos», un «sommeil mortel ». Hypnos est imberbe alors que Thanatos est sauvage, barbu, le corps couvert de poils. Les deux frères sont souvent représentés ailés et ensevelisseurs. Saint Paul, si marqué par la civilisation grecque, donne aussi à la mort l'image du sommeil. Pour lui, le cimetière est un «immense dortoir» où les morts assoupis attendent la résurrection.»
Note
En ce qui concerne l'image paulinienne de Paul, l'auteur fait sans doute référence à la première lettre aux Corinthiens 15, 51-57 et encore davantage à la première lettre aux Thessaloniciens. 4, 13-18.
É.V.
«Au XVI° siècle, le protestantisme renoue avec cette croyance de l'Église primitive que le mort endormi en attendant la résurrection. Luther* dit que la mort est un «sommeil profond, fort et doux», que la tombe est un «lit de repos». L'expression «endormi en Dieu» est huguenote. Mais elle va devenir l'un des grands thèmes des croyances populaires. Pour une fois, les philosophes et les poètes du XVIII° siècle, s'ils reprennent une idée antique, s'accordent avec une certaine mémoire du peuple qui, malgré l'Eglise et ses images infernales, s'est passivement refusée à se déposséder de cette vieille idée païenne que les morts ont une vie immobile, invisible et silencieuse, mais aussi réelle que celle des vivants.»
Note
Dans la messe des morts de l'Église catholique, l'on chante dès l'entrée: Requiem æternam dona eis Domine (donnez-leur le repos éternel ô Seigneur).
É.V.
Note
En ce qui concerne l'image paulinienne de Paul, l'auteur fait sans doute référence à la première lettre aux Corinthiens 15, 51-57 et encore davantage à la première lettre aux Thessaloniciens. 4, 13-18.
É.V.
«Au XVI° siècle, le protestantisme renoue avec cette croyance de l'Église primitive que le mort endormi en attendant la résurrection. Luther* dit que la mort est un «sommeil profond, fort et doux», que la tombe est un «lit de repos». L'expression «endormi en Dieu» est huguenote. Mais elle va devenir l'un des grands thèmes des croyances populaires. Pour une fois, les philosophes et les poètes du XVIII° siècle, s'ils reprennent une idée antique, s'accordent avec une certaine mémoire du peuple qui, malgré l'Eglise et ses images infernales, s'est passivement refusée à se déposséder de cette vieille idée païenne que les morts ont une vie immobile, invisible et silencieuse, mais aussi réelle que celle des vivants.»
Note
Dans la messe des morts de l'Église catholique, l'on chante dès l'entrée: Requiem æternam dona eis Domine (donnez-leur le repos éternel ô Seigneur).
É.V.