L'Encyclopédie sur la mort


Rondeau (Mort, j'appelle de ta rigueur)

François Villon

Autour du mot Rondeau gravitent les formes de poèmes courts les plus répandues du Moyen-Âge, et ce jusqu'au XVIe siècle.

Dans ce Rondeau, le poète en deuil de sa bien-aimée conteste la cruauté de la Mort qui est venue lui ravir un être cher et qui le met devant le dilemme: mourir à son tour ou ne vivre que de tristes souvenirs. À la fin de chaque strophe, «Mort», dans sa forme abrupte, avec point d'interrogation et point d'exclamation, marque avec force l'altérité incompréhensible et absolue de la Mort.

Mort, j'appelle de ta rigueur,
Qui m'as ma maîtresse ravie,
Et n'es pas encore assouvie
Si tu ne me tiens en langueur :

Onc puis n'eus force ni vigueur ;
Mais que te nuisoit-elle en vie,
Mort ?

Deux étions et n'avions qu'un coeur ;
S'il est mort, force est que dévie,
Voire, ou que je vive sans vie
Comme les images, par coeur,
Mort !

(Recueil : Le testament)
(D'après la danse la Ronde, qu'il accompagnait de son chant)
Date de création:-1-11-30 | Date de modification:-1-11-30

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