Parvenus dans leur traduction en moyen haut-allemand, les oeuvres d'Heynric van Veldeke semblent avoir été composées originellement dans le vieux dialecte limbourgeois. En effet, le poète est né sur le territoire de Spalbeek, près de Hasselt, capitale de la province du Limbourg (Belgique) vers 1150 et décédé autour de 1200. Ménestrel, il a vécu à la Cour des princes de Thuringe et de Basse-Saxe et nous a laissé comme héritage Eneit (une Énéide), imitation du Roman d'Énéas, La vie de saint Servais, composé en moyen-néerlandais à la demande de Hessel, bedeau du chapitre de l'église saint Servais à Maastricht, et d'Agnès, comtesse de Loon. Servais, évêque de Tongres décédé en mai 384, est le saint patron de Maastricht. La première partie de ce poème est une biographie de Servais en vers, tandis que la seconde partie est le récit de ses miracles après sa mort. Le manuscrit est conservé dans la bibliothèque de l'université de Leyde, catalogué B(ibliotheca) P(ublica) L(atina) Codex Nr 1215. (Dr G. A. Van Es, éditeur, et Dr G. J. Lieftinck, Sint Servaeslegende in duitschen dichtede dit Heyrijck die van veldeken was geboren, selon le manuscrit de Leyde , Tjeenk Willink, Noorduijn, Culembor, 1976). La plupart des poèmes courtois de van Veldeke ne comprennent qu'une seule strophe. «Malgré lui, en dépit d'elle» célèbre l'amour fidèle de Tristan* pour sa bien-aimée Iseut. «J'implore l'amour» chante l'appétence de la fin'amor qui pourrait signifier aussi le chant du cygne du désirant.
Malgré lui, en dépit d'elle
Malgré lui, en dépit d'elle,
Tristan demeurait fidèle
à Yseult. Plus que son coeur
L'y poussait une liqueur.
Me rendras-tu grâce, ô belle.
si je te reste fidèle
sans avoir bu la liqueur?
Et pourtant tu tiens mon coeur.
Tu te tiens sans feinte, belle.
Je suis à toi, sois à moi.
J'implore l'amour
J"implore l'amour, bien qu'il m'ait
déjà vaincu, je le somme.
Faut-il ou non vous aimer,
belles? Je finirai comme
le cygne, dans un chant. Mais,
à ce jeu, que gagne un homme?