«Personne, mieux que Milton, ne me semble avoir compris le secret de faire ressortir les choses terribles et de les placer dans leur éclairage le plus vif, si l'expression m'est permise, par la force d'une judicieuse obscurité. Sa description de la Mort, dans le second livre du Paradis perdu, est admirablement conçue; quelle pompe funèbre, quelle expressive incertitude de traits et de couleurs dans le portrait de la reine des terreurs! La Mort qui porte également le nom de Terreur est le fruit d'un inceste entre Satan et sa fille, la Faute.» (Baldine Saint-Girons, traductrice de Burke, Recherche philosophique sur l'origine de nos idées du sublime et du beau, Paris, Vrin, «Textes philosophiques», 1990, p. 104, note 2).
L'autre figure,
Si l'on peut appeler figure ce qui n'avait point de figure
Distincte en membres, jointures, articulations
Si l'on peut nommer substance ce qui semblait une ombre,
Car chacune semblait l'une et l'autre, - l'autre figure était noire comme la nuit,
Féroce comme dix furies, terrible comme l'enfer;
Elle brandissait un effroyable dard; ce qui paraissait sa tête
Portant l'apparence de la couronne royale.
Source: Paradis perdu («Paradise Lost») II, traduction par Pierre Messiaen, Aubier-Montaigne, 1971, p. 666-673.
Si l'on peut appeler figure ce qui n'avait point de figure
Distincte en membres, jointures, articulations
Si l'on peut nommer substance ce qui semblait une ombre,
Car chacune semblait l'une et l'autre, - l'autre figure était noire comme la nuit,
Féroce comme dix furies, terrible comme l'enfer;
Elle brandissait un effroyable dard; ce qui paraissait sa tête
Portant l'apparence de la couronne royale.
Source: Paradis perdu («Paradise Lost») II, traduction par Pierre Messiaen, Aubier-Montaigne, 1971, p. 666-673.