En clôturant son roman autobiographique, l'auteur se lance dans un plaidoyer en faveur du suicide assisté* qu'il nomme «Interruption volontaire de Vie». Non sans risque d'être mal interprété ou mal jugé, il tente d'établir une analogie entre l'interruption volontaire de vie et interruption volontaire de grossesse. Mais il se rend compte lui-même que l'on est ici en face de deux interventions très différentes qui ne sont pas comparables. Le suicide assisté se repose sur l'autonomie* de la personne qui demande de l'assistance à une interruption de la vie librement consentie, ce qui n'est évidemment pas le cas de l'interruption de la grossesse dont l'interruption de vie repose sur l'autonomie de la mère. Le discours de Bernard Diu en faveur du suicide assisté a pour argument principal les séquelles graves d'un suicide non complété et sur la révolte intérieure du survivant qui n'aurait pas voulu survivre et dont le désir de mourir reste toujours ferme. Son discours s'appuie sur le principe de l'autonomie et sur la décision libre et éclairée de la personne suicidaire. Il s'appuie également sur les effets néfastes d'une tentative de suicide*. Cependant, Bernard Diu ne semble pas fermer la porte à la vie, malgré son désespoir manifeste: une vie trop dure à vivre! En effet, il veut laisser des traces, des traces d'excellence et de beauté. On peut s'étonner du sentiment qu'il éprouve face à l'excellence qui lui paraît inaccessible alors que son rayonnement scientifique semble prouver le contraire. Quant à la beauté, en lisant son autobiographie, on ne peut qu'être séduit par la qualité littéraire de son écriture. Mais son jugement qualitatif ou esthétique autant que son estime de soi lui appartiennent en propre. Outre la création de la beauté. la contemplation et l'accueil du beau peuvent être, en tout temps, des stimulants puissants en faveur de la vie. Ici encore, la liberté* de l'auteur demeurera toujours son bien le plus précieux.
J'ai pensé un temps militer publiquement, au grand jour, pour un droit naturel et raisonnable, que j'intitulais LV.V. (Interruption Volontaire de Vie). Nous affrontons en effet présentement, s'agissant des questions de vie et de mort, une conjoncture particulièrement délicate, fortement contradictoire - j'irais jusqu'à « schizophrénique». Le substrat idéologique, repris et renforcé à l'envi par la publicité - ma poubelle se propose en lettres capitales de «changer la vie» -, se résume dans ce souhait fruste et sommaire: «Le plus tard possible!». L'environnement social se désagrège, et s'enrichit de situations extravagantes: telle urne funéraire - un garçon qui s'est tiré une balle dans le cœur à vingt ans - observe à jamais les parents dans leur chambre à coucher; telle autre - un vieux: monsieur excentrique ~ attend dans un recoin de garage de se transporter jusqu'au lointain Guadalquivir, où elle doit être vidée.
Abondent de ce fait les expressions, les affirmations, les slogans, où la Vie est glorifiée sans frein ni mesure. Ils n'émanent point - il suffit de les lire ou de les entendre pour s'en convaincre - de personnes éprouvées par l'existence qui visent à s'accommoder, tant bien que mal, de leur sort. Non! C'est une adhésion béate et sans restriction. Elle peut se replier sur elle-même, en abyme compact sans faille ni défaut: «Vive la Vie! » Elle peut s'étaler en baume universel, permettant, sans perte d'efficacité, une application antéposée aussi bien que post-posée: «C'est la Vie ». Certes, malmenés parfois par certains événements, publics ou privés, spécialement néfastes, et poussés ainsi dans leurs derniers retranchements, les «vivants à tout crin» peuvent être amenés à (faire semblant de) composer: «La Vie vaut la peine d'être vécue. » En forçant de la sorte sur la formulation, on masque aisément la faiblesse du contenu: que signifie exactement « vaut la peine » ? Mon père, solennel et mélodramatique, énonçait cette sentence en détournant ostensiblement un regard mouillé et en réprimant comme à grand-peine un hoquet juste esquissé, un sanglot qu'il aurait étouffé. Mais savoir si ma vie à moi, ma vie auprès de lui, était seulement vivable ne le préoccupait guère.
[...]
La solution existe, évidemment, simple et directe comme la Mort, mais encore formellement interdite, farouchement, furieusement niée: l'avortement des adultes, l'I.V.V. («Interruption Volontaire de Vie»). Il y faudrait une Simone Veil - ou un Robert Badinter acceptant de plaider à rebours - pour que l'humanité sorte enfin de cet obscurantisme-là. Madame Veil se fondait essentiellement sur la constatation que les avortements clandestins se multipliaient, malgré la législation sévèrement répressive, et qu'ils étaient meurtriers. Elle en tira argument pour les encadrer légalement, mais en même temps pour les prendre en charge médicalement. Avant cette réforme capitale - cette révolution - un avortement, même «réussi», était atroce; j'en ai vu un de près, «banal à pleurer», et aujourd'hui encore où ça ne compte plus, où ce souvenir s'efface déjà du Grand Livre sordide de la Vie, je ne puis m'empêcher d'en frissonner.
Nous les suicidés, réprouvés et maudits par toutes les religions, toutes les morales, toutes les chapelles, c'est là encore que nous en sommes. Nous nous cachons comme des malfaiteurs, réprimant notre désespérance et notre refus inavouable de la vie. Nous recourons à de pauvres expédients lamentables, eux aussi atroces comme l'étaient ceux des avortements illicites, indicibles dans la monstruosité basale qu'impose la vie fruste et impitoyable et que seule pourrait maîtriser l'intervention consciente et appropriée de l'humain. Tous les éléments sont réunis pour que cette maîtrise puisse s'exercer: une jeune
voisine, le cœur gros, revenait il y a peu d'une clinique vétérinaire où l'on avait « piqué» la chienne, compagne intime de son enfance, «parce qu'elle souffrait trop» ; elle était restée auprès de l'animal, la caressant affectueusement, «mais ç'avait été très rapide». Ne pourrait-on imaginer une scène analogue, transposée aux humains? La famille se réunit - ceux qui le veulent, bien sûr, on ne force personne! - pour assister à la mort paisible, rapide, indolore, sereine, de l'un de ses membres: I.V.V.
Il ne serait pas équitable de quitter l'analogie entre l'hypothétique I.V.V. et l'I.V.G. existante avant de souligner que la seconde condamne à mort un fœtus sans pouvoir recueillir son avis, et sans se demander s'il s'agit d'un Mozart ou d'un Einstein. On me rit au nez en affirmant que le Mozart ou l'Einstein est tellement peu probable qu'on peut en négliger l'éventualité. À cela je réponds qu'on ne fait pas un génie avec une probabilité proche de 1; tout au contraire, on ne peut compter que sur les faibles probabilités, extrêmement faibles, infimes; ce n'est pas pour autant qu'on puisse en négliger l'éventualité, puisque Mozart et Einstein ont existé effectivement. En revanche, on n'aurait aucune peine à s'assurer qu'un candidat à l'LV.V. n'est ni Mozart, ni Einstein (encore que ... pourrait-on refuser le droit commun à un être exceptionnel ?), et que sa motivation atteint une probabilité voisine de 1.
Le dix-huitième siècle des Lumières vient au demeurant offrir un témoignage éclatant en faveur de mes allégations présentes. Jean Le Rond, enfant naturel comme on dit, d'une dame noble et d'un artilleur, fut exposé, dès sa naissance clandestine, aux marches anonymes de la chapelle Saint-Jean-Ie-Rond, à Paris. Nul doute que, eût-elle été praticable à l'époque (1717), l'I.V.G aurait été sollicitée pour renvoyer incognito dans le néant cet être non-voulu, durant son stade embryonnaire. Or, il est devenu « un des hommes les plus illustres du siècle» (Nouveau Larousse Illustré): membre de l'Académie des sciences à vingt-trois-ans, à trente sept de l'Académie française, dont il devint plus tard secrétaire perpétuel, il est universellement reconnu, encore aujourd'hui, comme mathématicien, comme théoricien de la mécanique et comme philosophe, sous le nom de d'Alembert qui lui fut octroyé au vu de ses mérites.
Pourtant, ce plaidoyer enflammé resta lettre morte, car je me sentis incapable de prendre en charge un tel militantisme et d'en assumer les aléas. Si ma conviction ne manquait pas de fermeté, mes forces mentales me paraissaient déficientes pour affronter la réprobation farouche et violente de l'immense majorité de mes concitoyens, les critiques virulentes, sans doute les insultes, que j'aurais à essuyer. Je me suis lâchement abstenu - la lâcheté sécrète elle aussi la souffrance, évidemment-, j'ai feint de changer de camp. Certes, point de zèle ni de prosélytisme. Mais je laisse dire sans protester des contrevérités criantes, j'assiste sans broncher au vote de lois que je me garde de qualifier et de commenter, je laisse même - suprême humiliation - émasculer mon suicide, le mien propre, que l'on transfère au rayon plus fourni et rassurant des «tentatives» en lui attribuant l'origine plus savante et ponctuelle de «raptus». Mais je ne me pardonne pas - nul prêtre, nul Dieu ne saurait m'en absoudre - d'abandonner à leur sort lamentable les centaines de suicidés et surtout les milliers de «manqués». Parmi ceux qui se jettent sous le métro, un sur deux seulement atteint son objectif! Telle jeune femme, aperçue à travers ses familiers, traîne depuis des mois, d'hôpital en «maison» spécialisée - souvent psychiatrique -, la jambe unique qui lui soit restée, encore que sectionnée elle aussi juste en dessous du genou. Une chirurgie opiniâtre et répétitive s'évertue à rétablir le fonctionnement de l'articulation, cependant que l'intéressée, lorsque ses forces physiques le lui ont permis, a renouvelé sa tentative sur les rails du métro ; «heureusement»; la rame a pu être stoppée cette fois avant de lui passer sur le corps.
Je pense parfois - sincèrement je pense - que m'aurait aidé à vivre le sentiment qu'à certain moment de mon existence j'eusse créé un objet, un concept, un livre, que sais-je? marqué au sceau indélébile de la pérennité par l'excellence ou la beauté. Quelque chose, une seule peut-être mais une au moins, que je puisse revendiquer à juste titre devant l'Éternel -
« ... et ce soir, quand j'entrerai chez Dieu, / Mon salut balaiera largement le seuil bleu » - , qui porte mon nom après ma mort et qui vaille, avant, la peine et la douleur. La beauté me restait inaccessible: si je la ressens, parfois jusqu'à l'extase, dans l'œuvre des autres, je m'avère parfaitement incapable de la susciter de mon propre élan. L' excellence, quant à elle, m'a un temps accompagné de belles promesses - auxquelles d'ailleurs je ne croyais pas - puis, «a la hora de la verdad (1)», elle a tout à coup déserté mon horizon dévasté par la morosité, reniant tout engagement et anéantissant toute espérance.
Abondent de ce fait les expressions, les affirmations, les slogans, où la Vie est glorifiée sans frein ni mesure. Ils n'émanent point - il suffit de les lire ou de les entendre pour s'en convaincre - de personnes éprouvées par l'existence qui visent à s'accommoder, tant bien que mal, de leur sort. Non! C'est une adhésion béate et sans restriction. Elle peut se replier sur elle-même, en abyme compact sans faille ni défaut: «Vive la Vie! » Elle peut s'étaler en baume universel, permettant, sans perte d'efficacité, une application antéposée aussi bien que post-posée: «C'est la Vie ». Certes, malmenés parfois par certains événements, publics ou privés, spécialement néfastes, et poussés ainsi dans leurs derniers retranchements, les «vivants à tout crin» peuvent être amenés à (faire semblant de) composer: «La Vie vaut la peine d'être vécue. » En forçant de la sorte sur la formulation, on masque aisément la faiblesse du contenu: que signifie exactement « vaut la peine » ? Mon père, solennel et mélodramatique, énonçait cette sentence en détournant ostensiblement un regard mouillé et en réprimant comme à grand-peine un hoquet juste esquissé, un sanglot qu'il aurait étouffé. Mais savoir si ma vie à moi, ma vie auprès de lui, était seulement vivable ne le préoccupait guère.
[...]
La solution existe, évidemment, simple et directe comme la Mort, mais encore formellement interdite, farouchement, furieusement niée: l'avortement des adultes, l'I.V.V. («Interruption Volontaire de Vie»). Il y faudrait une Simone Veil - ou un Robert Badinter acceptant de plaider à rebours - pour que l'humanité sorte enfin de cet obscurantisme-là. Madame Veil se fondait essentiellement sur la constatation que les avortements clandestins se multipliaient, malgré la législation sévèrement répressive, et qu'ils étaient meurtriers. Elle en tira argument pour les encadrer légalement, mais en même temps pour les prendre en charge médicalement. Avant cette réforme capitale - cette révolution - un avortement, même «réussi», était atroce; j'en ai vu un de près, «banal à pleurer», et aujourd'hui encore où ça ne compte plus, où ce souvenir s'efface déjà du Grand Livre sordide de la Vie, je ne puis m'empêcher d'en frissonner.
Nous les suicidés, réprouvés et maudits par toutes les religions, toutes les morales, toutes les chapelles, c'est là encore que nous en sommes. Nous nous cachons comme des malfaiteurs, réprimant notre désespérance et notre refus inavouable de la vie. Nous recourons à de pauvres expédients lamentables, eux aussi atroces comme l'étaient ceux des avortements illicites, indicibles dans la monstruosité basale qu'impose la vie fruste et impitoyable et que seule pourrait maîtriser l'intervention consciente et appropriée de l'humain. Tous les éléments sont réunis pour que cette maîtrise puisse s'exercer: une jeune
voisine, le cœur gros, revenait il y a peu d'une clinique vétérinaire où l'on avait « piqué» la chienne, compagne intime de son enfance, «parce qu'elle souffrait trop» ; elle était restée auprès de l'animal, la caressant affectueusement, «mais ç'avait été très rapide». Ne pourrait-on imaginer une scène analogue, transposée aux humains? La famille se réunit - ceux qui le veulent, bien sûr, on ne force personne! - pour assister à la mort paisible, rapide, indolore, sereine, de l'un de ses membres: I.V.V.
Il ne serait pas équitable de quitter l'analogie entre l'hypothétique I.V.V. et l'I.V.G. existante avant de souligner que la seconde condamne à mort un fœtus sans pouvoir recueillir son avis, et sans se demander s'il s'agit d'un Mozart ou d'un Einstein. On me rit au nez en affirmant que le Mozart ou l'Einstein est tellement peu probable qu'on peut en négliger l'éventualité. À cela je réponds qu'on ne fait pas un génie avec une probabilité proche de 1; tout au contraire, on ne peut compter que sur les faibles probabilités, extrêmement faibles, infimes; ce n'est pas pour autant qu'on puisse en négliger l'éventualité, puisque Mozart et Einstein ont existé effectivement. En revanche, on n'aurait aucune peine à s'assurer qu'un candidat à l'LV.V. n'est ni Mozart, ni Einstein (encore que ... pourrait-on refuser le droit commun à un être exceptionnel ?), et que sa motivation atteint une probabilité voisine de 1.
Le dix-huitième siècle des Lumières vient au demeurant offrir un témoignage éclatant en faveur de mes allégations présentes. Jean Le Rond, enfant naturel comme on dit, d'une dame noble et d'un artilleur, fut exposé, dès sa naissance clandestine, aux marches anonymes de la chapelle Saint-Jean-Ie-Rond, à Paris. Nul doute que, eût-elle été praticable à l'époque (1717), l'I.V.G aurait été sollicitée pour renvoyer incognito dans le néant cet être non-voulu, durant son stade embryonnaire. Or, il est devenu « un des hommes les plus illustres du siècle» (Nouveau Larousse Illustré): membre de l'Académie des sciences à vingt-trois-ans, à trente sept de l'Académie française, dont il devint plus tard secrétaire perpétuel, il est universellement reconnu, encore aujourd'hui, comme mathématicien, comme théoricien de la mécanique et comme philosophe, sous le nom de d'Alembert qui lui fut octroyé au vu de ses mérites.
Pourtant, ce plaidoyer enflammé resta lettre morte, car je me sentis incapable de prendre en charge un tel militantisme et d'en assumer les aléas. Si ma conviction ne manquait pas de fermeté, mes forces mentales me paraissaient déficientes pour affronter la réprobation farouche et violente de l'immense majorité de mes concitoyens, les critiques virulentes, sans doute les insultes, que j'aurais à essuyer. Je me suis lâchement abstenu - la lâcheté sécrète elle aussi la souffrance, évidemment-, j'ai feint de changer de camp. Certes, point de zèle ni de prosélytisme. Mais je laisse dire sans protester des contrevérités criantes, j'assiste sans broncher au vote de lois que je me garde de qualifier et de commenter, je laisse même - suprême humiliation - émasculer mon suicide, le mien propre, que l'on transfère au rayon plus fourni et rassurant des «tentatives» en lui attribuant l'origine plus savante et ponctuelle de «raptus». Mais je ne me pardonne pas - nul prêtre, nul Dieu ne saurait m'en absoudre - d'abandonner à leur sort lamentable les centaines de suicidés et surtout les milliers de «manqués». Parmi ceux qui se jettent sous le métro, un sur deux seulement atteint son objectif! Telle jeune femme, aperçue à travers ses familiers, traîne depuis des mois, d'hôpital en «maison» spécialisée - souvent psychiatrique -, la jambe unique qui lui soit restée, encore que sectionnée elle aussi juste en dessous du genou. Une chirurgie opiniâtre et répétitive s'évertue à rétablir le fonctionnement de l'articulation, cependant que l'intéressée, lorsque ses forces physiques le lui ont permis, a renouvelé sa tentative sur les rails du métro ; «heureusement»; la rame a pu être stoppée cette fois avant de lui passer sur le corps.
Je pense parfois - sincèrement je pense - que m'aurait aidé à vivre le sentiment qu'à certain moment de mon existence j'eusse créé un objet, un concept, un livre, que sais-je? marqué au sceau indélébile de la pérennité par l'excellence ou la beauté. Quelque chose, une seule peut-être mais une au moins, que je puisse revendiquer à juste titre devant l'Éternel -
« ... et ce soir, quand j'entrerai chez Dieu, / Mon salut balaiera largement le seuil bleu » - , qui porte mon nom après ma mort et qui vaille, avant, la peine et la douleur. La beauté me restait inaccessible: si je la ressens, parfois jusqu'à l'extase, dans l'œuvre des autres, je m'avère parfaitement incapable de la susciter de mon propre élan. L' excellence, quant à elle, m'a un temps accompagné de belles promesses - auxquelles d'ailleurs je ne croyais pas - puis, «a la hora de la verdad (1)», elle a tout à coup déserté mon horizon dévasté par la morosité, reniant tout engagement et anéantissant toute espérance.