Dans la tragédie d'Euripide (480 av. J.-C.- 406 av. J.-C), intitulée Andromaque, les vers 147 - 180 décrivent le mal de la jalousie qui ronge l'âme d'Hermione, épouse de Pyrrhus qui a pour amante et mère de ses enfants Andromaque. Elle souhaite la mort de sa rivale: «je vais mettre fin à ton complot [...] Tu mourras simplement !». Et si sa rivale - cette Barbare, cette femme venue de l'Asie - survivra, qu'elle soit dépouillée de son ancienne splendeur et traitée comme une servante. Le thème du rejet de l'étrangère, vouée à la mort en terre grecque à cause de l'altérité de ses moeurs.
La diadème d'or qui couronne mon front,
Ces étoffes brodées qui revêtent mon corps,
Ne sont point des présents offerts à mon mariage :
Je les ai rapportés de la cité de Sparte :
C'est le don de mon père ; il m'a si bien dotée !
Et c'est pourquoi je peux parler avec franchise :
Andromaque, bien que tu sois ici captive,
Tu voudrais être reine et me voir reléguée.
Par tes philtres, je suis haïe de mon époux.
Oui, c'est par l'action de tous tes maléfices
Que je suis stérile. Ah ! je sais que vous, les femmes
De l'Asie, vous avez pour préparer ces charmes
Beaucoup d'habileté. Mais je vais mettre fin
À ton complot, car ni le palais ni le temple
De la fille de Nérée ne te sauveront.
Tu mourras simplement ! Mais si quelques mortels
Ou si des dieux veulent te sauver, ne sois pas
Pour autant fière de ton ancienne splendeur.
Couche-toi sur le sol en chien humilié,
Oui, agenouille-toi, balaie cette demeure
Et répands de ta main une eau purifiée.
Apprends dans quel endroit tu devras habiter.
Ici, nul Priam, nul Hector et nul trésor,
Mais une cité grecque ! Ah ! folle que tu es !
Tu as couché sans honte avec le propre fils
De celui qui tua ton père, et de ce lien
Te sont nés des enfants ! Voilà donc les Barbares !
La fille s'unit au père, un fils à sa mère,
La sœur s'unit au frère ; les amis s'entretuent.
De tels actes chez vous sont fort élémentaires,
Alors qu'en ce pays la chose est interdite.
Deux femmes pour un homme est signe d'infamie !
Et l'époux qui désire un peu d'ordre chez lui
Ne regarde en son lit que celle qu’il chérit.
Ces étoffes brodées qui revêtent mon corps,
Ne sont point des présents offerts à mon mariage :
Je les ai rapportés de la cité de Sparte :
C'est le don de mon père ; il m'a si bien dotée !
Et c'est pourquoi je peux parler avec franchise :
Andromaque, bien que tu sois ici captive,
Tu voudrais être reine et me voir reléguée.
Par tes philtres, je suis haïe de mon époux.
Oui, c'est par l'action de tous tes maléfices
Que je suis stérile. Ah ! je sais que vous, les femmes
De l'Asie, vous avez pour préparer ces charmes
Beaucoup d'habileté. Mais je vais mettre fin
À ton complot, car ni le palais ni le temple
De la fille de Nérée ne te sauveront.
Tu mourras simplement ! Mais si quelques mortels
Ou si des dieux veulent te sauver, ne sois pas
Pour autant fière de ton ancienne splendeur.
Couche-toi sur le sol en chien humilié,
Oui, agenouille-toi, balaie cette demeure
Et répands de ta main une eau purifiée.
Apprends dans quel endroit tu devras habiter.
Ici, nul Priam, nul Hector et nul trésor,
Mais une cité grecque ! Ah ! folle que tu es !
Tu as couché sans honte avec le propre fils
De celui qui tua ton père, et de ce lien
Te sont nés des enfants ! Voilà donc les Barbares !
La fille s'unit au père, un fils à sa mère,
La sœur s'unit au frère ; les amis s'entretuent.
De tels actes chez vous sont fort élémentaires,
Alors qu'en ce pays la chose est interdite.
Deux femmes pour un homme est signe d'infamie !
Et l'époux qui désire un peu d'ordre chez lui
Ne regarde en son lit que celle qu’il chérit.