«Heraclitus on Thanatos: A Philosophical Interpretation» est une conférence donnée par Vishwa Adluri sur la conception de Thanatos (mort), élaborée par Héraclite dans son oeuvre dont une centaine de fragments sauvés ont bravé les siècles. La thématique, engendrée par Thanatos et par quelques termes qui lui sont apparentés, fournit une clé importante pour la compréhension du projet philosophique de cet illustre témoin de la sagesse pré-socratique. Voici un résumé de cette conférence.
Au départ, V. Adluri prend en revue trois interprétations courantes de la pensée héraclitéenne: sa pensée du logos, sa théorie du changement perpétuel (flux) et finalement son interprétation moniste et eschatologique. Un problème philosophique central demeure pourtant sans réponse après l'examen de ces trois interprétations, notamment: quelle est la compréhension de la temporalité qui rend possibles la coexistence du logos transcendant et du perpétuel changement? Pouvons-nous ignorer la question de la temporalité et justifier une interprétation moniste? Le problème est sérieux, si l'on accepte que les modèles en question s'appuient sur des conceptions du «temps» qui s'excluent mutuellement. V. Adluri soutient qu'Héraclite se sert du terme thanatos pour réunir deux différents modèles de temporalité: un modèle d'une temporalité sans altération, enchâssée dans le logos, et un autre modèle qui présente la temporalité comme un changement perpétuel.
Une analyse philologique de ces textes démontrent le sens héraclitéen de thanatos. Thanatos (incluant une terminologie comme thnesko, apothnesko, tethneotos) revient douze fois dans les fragments 21, 26, 27, 36, 48, 62, 76, 77, 88. Or, Thanatos n"est pas seulement le terme le plus fréquemment utilisé par Héraclite (plus que psuche, logos, hen), mais c'est aussi le terme philosophique le plus riche de sens. Héraclite associe la mort à la vie et à la dégénérescence de l'homme (88), aux âmes (psuchai, 36), au destin (moira, 25), à la gloire éternelle (kleos aenaon thneton, 29), aux rites religieux, au sommeil (hupnos, 21), aux immortels (62). Il n'y a rien de morbide ni d'extraordinaire dans la façon dont Héraclite médite sur la mort. Même si les humains ne peuvent ni anticiper ni comprendre ce qui les attend après la mort, la mort est un phénomène d'une profonde signifiance (27). Comme mortels, la temporalité, qui est la nôtre, est définie par la présence paradoxale de la mort dans la vie.
Thanatos imprègne l'univers héraclitéen d'une temporalité étonnement complexe. Il ne s'agit ni d'un univers d'une existence éternelle ni d'un univers de fluctuations perpétuelles. Bien au contraire, Héraclite tente de construire une temporalité dite «mortelle»; la vie en tant que «mortelle» est le phénomène fondamental de l'être. Le sage d'Éphèse associe paradoxalement la vie et la mort, il réunit un monde sans cesse en fluctuation et un logos stable.
Les méditations héraclitéennes sur le temps se situent dans une perspective «pan-mortelle», qui rend compte des mortels et immortels, et donc du changement et de la transcendance. Thanatos, plutôt que logos, détermine et décrit le temps tel que nous, êtres mortels, l'éprouvons, et par extension, le cosmos que nous habitons en tant que mortels. Logos nous accompagne en «contrepoint».
va@presocratics.org
http://Iwww.apaclassics.org/AnnualMeeting/05mtg/abstracts/
Une analyse philologique de ces textes démontrent le sens héraclitéen de thanatos. Thanatos (incluant une terminologie comme thnesko, apothnesko, tethneotos) revient douze fois dans les fragments 21, 26, 27, 36, 48, 62, 76, 77, 88. Or, Thanatos n"est pas seulement le terme le plus fréquemment utilisé par Héraclite (plus que psuche, logos, hen), mais c'est aussi le terme philosophique le plus riche de sens. Héraclite associe la mort à la vie et à la dégénérescence de l'homme (88), aux âmes (psuchai, 36), au destin (moira, 25), à la gloire éternelle (kleos aenaon thneton, 29), aux rites religieux, au sommeil (hupnos, 21), aux immortels (62). Il n'y a rien de morbide ni d'extraordinaire dans la façon dont Héraclite médite sur la mort. Même si les humains ne peuvent ni anticiper ni comprendre ce qui les attend après la mort, la mort est un phénomène d'une profonde signifiance (27). Comme mortels, la temporalité, qui est la nôtre, est définie par la présence paradoxale de la mort dans la vie.
Thanatos imprègne l'univers héraclitéen d'une temporalité étonnement complexe. Il ne s'agit ni d'un univers d'une existence éternelle ni d'un univers de fluctuations perpétuelles. Bien au contraire, Héraclite tente de construire une temporalité dite «mortelle»; la vie en tant que «mortelle» est le phénomène fondamental de l'être. Le sage d'Éphèse associe paradoxalement la vie et la mort, il réunit un monde sans cesse en fluctuation et un logos stable.
Les méditations héraclitéennes sur le temps se situent dans une perspective «pan-mortelle», qui rend compte des mortels et immortels, et donc du changement et de la transcendance. Thanatos, plutôt que logos, détermine et décrit le temps tel que nous, êtres mortels, l'éprouvons, et par extension, le cosmos que nous habitons en tant que mortels. Logos nous accompagne en «contrepoint».
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