Essentiel
Et sans doute notre temps... préfère l'image à la chose, la copie à l'original, la représentation à la réalité, l'apparence à l'être... Ce qui est
sacré pour lui, ce n'est que l'
illusion, mais ce qui est profane, c'est la
vérité. Mieux, le sacré grandit à ses yeux à mesure que décroît la vérité et que l'illusion croît, si bien que le
comble de l'illusion est aussi pour lui le
comble du sacré.»
Feuerbach, Préface à la deuxième édition de
L'Essence du christianisme.
Le savant comme spectateur
«Mais eux (les savants) sont assis au frais, à l'ombre fraîche; ils veulent partout n'être que des spectateurs et ils se gardent bien de s'asseoir où le soleil brûle les marches.
Pareils à ceux qui stationnent dans la rue et qui, bouche bée, regardent les passants, ils attendent et regardent, bouche bée, les pensées imaginées par d'autres.
Les touche-t-on de la main, ils font de la poussière autour d'eux, comme des sacs de farine; mais qui donc se douterait que leur poussière vient du grain et de la gloire dorée des champs d'été!
[...]
Ils travaillent, semblables à des moulins et à des pilons: qu'on leur jette seulement du grain! - ils s'entendent à moudre le blé et à le transformer en une poussière blanche.»
Nietzsche,
Ainsi parlait Zarathoustra.
***
«De ce spectacle (celui des médias industrialisés) on peut tirer la loi suivante: les réactions affectives d'un individu s'appauvrissent, se minimisent, glissent sur le plan du jeu et de la fiction, dans la mesure où se multiplient, autour de cet individu, les excitations artificielles...»
Gustave Thibon,
Vie urbaine et surmenage affectif.