Arme biologique

"Une arme biologique peut en effet être décrite comme «l'association de tout agent infectieux avec un vecteur, quel qu'il soit (obus d'artillerie, bombes, missiles, aérosols,...) dans le but de nuire à d'autre personnes (1). Les agents biologiques utilisés pour la fabrication de telles armes sont soit des organismes vivants, soit des toxines. Dans la première catégorie se trouvent les bactéries, qui sont à l'origine de la peste, l'anthrax ou la tularémie; les rickettsies, à l'origine de la fièvre Q; les virus, qui peuvent causer des maladies telles que la variole, la fièvre jaune, d'Ebola ou de Marbourg; et les champignons, qui agissent essentiellement sur les récoltes. Les toxines se définissent pour leur part comme des produits non vivants issus de plantes ou de micro-organismes, tels que, par exemple, le ricin ou la toxine botulique. La plupart des toxines sont cependant d'origine chimique: on entre alors dans le domaine jusqu'alors à peine exploré des biotechnologies de même qu'on se heurte au problème de la frontière floue entre le chimique et le biologique."

Note
(1) Michael Mates, rapport pour la commission des sciences et des technologies de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN, 1999.

Pierre Lelloche, Guy-Michel Chauveau et Aloyse Warhouver, La prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs. Assemblée nationale française, Commission de la Défense nationale et des Forces armées, rapport d'information no 2788, 7 décembre 2000


Bref historique des armes biologiques

"1. On peut considérer que les armes biologiques sont aussi anciennes que l’existence d’organismes vivants sur la planète. Dans les guerres de l’Antiquité et jusqu’à la Première Guerre mondiale, l’usage d’agents biologiques est présent à de multiples reprises. On peut signaler par exemple l’usage par les Tartares de cadavres de pestiférés comme munitions contre une ville assiégée à Caffa, en Crimée, en 1346. Un autre cas très connu et avéré est le déclenchement d’une épidémie de variole parmi des tribus indiennes alliées des Français dans la guerre qui opposa ceux-ci au Royaume-Uni à propos des territoires du Canada.

2. Pendant la Première Guerre mondiale, des projets et des essais ont été conçus pour l’usage d’agents biologiques contre des populations civiles, des cheptels et les ressources agricoles des pays en conflit. Par exemple, des agents secrets allemands ont inoculé des maladies aux chevaux et au bétail à destination du front en France.

3. En 1925, le Protocole de Genève a interdit l’utilisation d’armes bactériologiques, même si, à l’époque, leur utilisation était relativement moins importante que celle des armes chimiques parce que plus aléatoire.

4. Dans l’entre-deux-guerres, les recherches dans ce domaine se sont poursuivies, notamment au Royaume-Uni avec l’anthrax. Mais c’est le Japon qui a mené des travaux très avancés dans ce domaine en Chine où, de 1937 à 1945, «l’unité 731» commandée par le général Shiro Ishii, médecin, avait pour mission de créer des armes bactériologiques nouvelles. A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les résultats de ce projet ont été transmis aux Américains en échange d’une amnistie.

5. La guerre froide a favorisé la réalisation de programmes de recherche et de production d’armes biologiques à grande échelle, notamment aux États-Unis et en URSS, qui ont abouti à des avancées importantes en ce qui concerne le renforcement des capacités et le développement de nouveaux agents biologiques, et leur utilisation en tant qu’armes.

6. À partir des années 1970, cette tendance s’est inversée, avec la recherche d’un accord entre les grandes puissances pour contrôler et éliminer la menace des armes biologiques. Ce progrès a été annoncé en fait par la déclaration unilatérale des Etats-Unis, en 1969, de renoncer au développement et à la production d’armes biologiques. Le 10 avril 1972, la «Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques ou à toxines» était ouverte à signature, et elle est entrée en vigueur le 26 mars 1975. A ce jour, 144 Etats y ont adhéré.

7. Néanmoins, on a établi à plusieurs reprises des cas d’usage d’agents biologiques toxiques, ou d’accidents provoqués par l’usage de tels agents, comme celui de Sverdlovsk en URSS en 1979, où de nombreux cas mortels dus à une diffusion dans l’atmosphère de spores d’anthrax ont été avérés. Entre 1975 et 1983, des cas d’intoxication causés par ce que l’on a nommé la «pluie jaune» ont aussi été constatés en Asie du sud-est, au Laos et au Cambodge.

8. En dépit de la Convention, la prolifération de programmes d’armes biologiques, comme le projet «Coast» en Afrique du Sud ou le projet irakien mis au jour après la guerre du Golfe, constitue toujours un sujet de préoccupation majeur, surtout si l’on y associe la menace terroriste. Cette question n’a pas trouvé de réponse satisfaisante à ce jour, car il n’existe pas de mécanisme crédible de contrôle et de vérification des armes biologiques et des programmes offensifs dans ce domaine."

Assemblée de l'Union de l'Europe occidentale, Commission de la défense, La maîtrise des armements chimiques et biologiques – nouveaux défis (rapport). Rapporteur: M. Schloten (document A/1758, 5 décembre 2001)

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Enjeux

L'arme nucléaire du pauvre

"1. Il est difficile d’imaginer une arme plus odieuse que l’arme bactériologique (AB). Elle est aussi létale pour ce qui est du nombre de victimes qu’elle peut causer que les dispositifs nucléaires, sinon plus, et a un caractère particulièrement insidieux. Heureusement, les armes bactériologiques ont été peu utilisées à notre époque parce qu’on ignore toujours leur efficacité dans un contexte militaire tactique. Néanmoins, bien qu’elles aient été interdites en vertu de la Convention sur les armes biologiques et à toxines (CABT) de 1975, certains États poursuivent leurs travaux de recherche et de mise au point, ces armes ayant souvent été appelées « armes nucléaires du pauvre ».

Examen

2. Parmi les armes bactériologiques destinées à causer la mort ou des dommages très graves, mentionnons les suivantes : les virus, comme le virus de l’encéphalo-myélite équine du Venezuela; les bactéries, comme le charbon bactéridien, la brucellose et la peste; les rickettsies, comme celles qui causent la fièvre Q et le typhus; les toxines (produits chimiques poisons fabriqués par des moyens biologiques), comme la toxine botulinique, le ricin et les venins d’animaux. Environ 30 des plusieurs centaines de microbes pathogènes différents qui affligent directement ou indirectement l’être humain ont été considérés comme des agents biologiques susceptibles d’être utilisés dans la fabrication d’armes biologiques (AB). La période d’incubation des agents pathogènes microbiens varie de 24 heures à 6 semaines, tandis que les toxines agissent assez rapidement et peuvent causer l’incapacité ou la mort dans l’espace de plusieurs minutes ou de quelques heures. Les agents bactériologiques sont plus faciles et moins onéreux à produire que les matières nucléaires ou les agents destinés aux armes chimiques (AC), et la technologie et le savoir-faire nécessaires sont facilement accessibles. Tout pays qui a une industrie pharmaceutique le moindrement avancée peut produire des agents bactériologiques. Toutefois, ce qui est plus difficile, c’est de mettre au point des AB dont les effets sont prévisibles ou contrôlables. Par ailleurs, étant donné que les agents pathogènes microbiens et les toxines sont sensibles aux contraintes environnementales, comme la chaleur, l’oxydation et la dessiccation, pour être efficaces, ils doivent conserver leur puissance pendant l’entreposage des armes, le lancement et la dispersion.

3. Contrairement aux armes chimiques, les armes bactériologiques ont été peu utilisées dans les conflits récents, sauf lors des attaques des Japonais en Chine (et peut-être dans d’autres pays asiatiques) avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. N’empêche que des armes bactériologiques ont été stockées pendant les deux guerres mondiales et qu’elles tenaient la vedette dans les arsenaux des antagonistes de la guerre froide (les É.-U. n’ont pas mis fin à leur programme offensif avant 1969, alors qu’on soupçonne vivement la Russie d’avoir maintenu jusqu’à ce jour le programme offensif de l’ère soviétique). Les armes bactériologiques ont pris la forme de réservoirs de solutions à pulvériser, de bombes, de bombes à dispersion et de lance- bombes. Tout comme les armes chimiques, les agents bactériologiques sont mieux dispersés par pulvérisation en aérosol à basse altitude (les méthodes explosives peuvent détruire les organismes). L’entreposage à long terme d’ogives de missiles ou d’artillerie remplies d’agents bactériologiques vivants ou de toxines séchées à froid est difficile, sauf dans le cas des spores du charbon bactéridien; même s’ils sont réfrigérés, la plupart des organismes ont une durée de vie limitée. Il est possible toutefois que l’on puisse, par des manipulations génétiques, rendre ces micro-organismes ou toxines plus stables pendant la dispersion, plus difficiles à détecter et insensibles aux vaccins ou aux antibiotiques standard.

4. Alors qu’il suffit, théoriquement, de quantités relativement petites d’agents bactériologiques pour causer une destruction massive, on s’interroge depuis longtemps sur leur utilité militaire à titre d’instrument de guerre. Leur action semblerait être trop lente et imprévisible pour les attaques surprises ou pour les contre-attaques immédiates. Toutefois, ils pourraient être utilisés contre des postes de défense fixes dans les guerres d’usure qui n’en finissent plus ou contre des unités de combat de forces de réserve, des formations qui se rassemblent en prévision d’une offensive, des escadrons de la force aérienne ou des unités de soutien dans la zone arrière — où des résultats immédiats ne sont pas nécessaires et où le danger pour les forces alliées est minime. Dans les meilleures conditions possibles (le scénario cauchemardesque de la dernière guerre du Golfe), un seul aéronef serait en mesure de disperser des quantités élevées d’agents bactériologiques sur des centaines, voire des milliers de kilomètres carrés par pulvérisation en ligne droite contre le vent depuis la région ciblée. Se défendre contre les agents destinés aux AB pose un problème, vu la difficulté à déceler leur présence ou à les identifier, les exigences de la vaccination (connaître à l’avance le type d’agent, assurer la disponibilité de vaccins efficaces et disposer de suffisamment de temps pour développer une immunité) et le fait que des concentrations suffisamment élevées de l’agent peuvent neutraliser l’immunité même du personnel vacciné. C’est pourquoi les armes bactériologiques ont parfois été considérées comme un moyen éventuel pour les États moins développés de mener un combat d’égal à égal contre des ennemis aux technologies plus perfectionnées.

5. Malgré l’entrée en vigueur en 1975 de la CABT, qui interdit de telles armes, le US Congressional Office of Technology Assessment a dressé, en 1993, une liste de huit pays qui sont reconnus de façon générale comme ayant un programme non déclaré de fabrication d’AB offensives. Il s’agit de l’Iran, de l’Irak, d’Israël, de la Libye, de la Syrie, de la Chine, de la Corée du Nord et de Taïwan. Six autres pays ont été mentionnés comme étant « soupçonnés » par au moins certaines sources ouvertes d’avoir un tel programme. Il s’agit de l’Égypte, du Vietnam, du Laos, de Cuba, de la Bulgarie et de l’Inde. La Roumanie et l’Afrique du Sud ont aussi déjà fait l’objet d’allégations à ce sujet. En date du 29 janvier 1998, tous les pays susmentionnés avaient ratifié la CABT, à l’exception d’Israël, de la Syrie et de l’Égypte (les deux derniers l’ont signée, mais ne l’ont pas ratifiée). Le directeur de la US Arms Control and Disarmament Agency a déclaré en conférence de presse à Genève en novembre 1996 qu’une dizaine de pays — soit deux fois plus que les estimations faites au milieu des années 70 — étaient soupçonnés d’avoir un programme actif d’armes bactériologiques. Il a choisi d’identifier les sept pays suivants : la Chine, l’Égypte, l’Iran, l’Irak, la Libye, la Russie et la Syrie. L’adjoint spécial du directeur américain du Central Intelligence for Nonproliferation, John Lauder, a lui aussi déclaré devant un comité du Congrès en mars 1999 qu’environ une douzaine d’États, dont plusieurs sont hostiles aux démocraties occidentales — l’Iran, l’Irak, la Libye, la Corée du Nord et la Syrie — possédaient des AB ou cherchaient activement à s’en doter, afin de les utiliser contre leurs ennemis présumés, que ce soit à l’interne ou à l’étranger."

Source : La prolifération des armes bactériologiques, Perpectives - publication du Service canadien du renseignement de sécurité, rapport no 2000/05, 9 juin 2000


"Agents zoopathogènes et phytopathogènes

Les êtres humains ne sont pas la seule cible que peuvent atteindre les armes biologiques. La maladie peut également frapper le règne animal et le règne végétal qui sont exposés, respectivement, au risque d'être infectés par des agents biologiques zoopathogènes (comme la fièvre aphteuse, le virus de la fièvre porcine africaine et le virus de la fièvre catarrhale maligne) ou par des agents et des champignons phytopathogènes (notamment la piriculariose du riz et la rouille noire des céréales). Une attaque biologique lancée contre le secteur agricole d'un pays pourrait avoir d'énormes conséquences économiques et perturber gravement l'approvisionnement alimentaire de la nation. L'épidémie de fièvre aphteuse qui a ravagé l'Europe en 2001, quoique due à des causes naturelles, a rappelé cruellement le coût terrifiant qu'entraîne la propagation de la maladie dans le secteur agricole. On sait que plusieurs États ont mis en oeuvre des programmes de production d'armes biologiques ciblant l'agriculture.

Le bioterrorisme

Ces dernières années, plusieurs groupes terroristes et individus ont employé, ou essayé d'utiliser, des armes biologiques. En 1984, des membres de la secte religieuse Rajneesh, établie en Oregon, ont infecté les buffets de salades de plusieurs restaurants à l'aide de Salmonella typhimurium, intoxiquant et rendant malades 751 personnes. Entre 1990 et 1995, la secte japonaise Aum Shinrikyo a essayé vainement, à plusieurs reprises, de répandre des agents biologiques sous forme d'aérosols. Et dernièrement, à la fin de 2001 aux États-Unis, des terroristes ont délibérément propagé la maladie du charbon au moyen de lettres contaminées, tuant cinq personnes et incitant les médecins à prescrire une antibiothérapie à 30 000 personnes. Ces cas de bioterrorisme soulignent que les États doivent non seulement accroître leur capacité de réagir face à des attaques biologiques, mais aussi renforcer les systèmes internationaux fondés sur des règles pour assurer la sécurité et, tout d'abord, empêcher la mise au point d'armes biologiques. Dans le contexte du terrorisme ou dans le cadre plus large du contrôle des armements, il est impossible d'utiliser des armes biologiques si elles n'existent pas, et le meilleur moyen d'empêcher leur emploi consiste donc à interdire leur mise au point, leur fabrication, leur acquisition, leur stockage et leur conservation. À cet égard, il importe de continuer à exercer des pressions en vue de renfocer la Convention sur les armes biologiques et à toxines (CABT).

Les premiers efforts de contrôle des armements

On cherche à contrôler l'usage des armes biologiques depuis presque aussi longtemps qu'on se sert de ces armes. Les Grecs et les Romains ont adopté des lois condamnant l'utilisation du poison comme instrument de guerre ( « la guerre se fait avec des armes, pas avec des poisons », ainsi que le décrétaient les juristes romains), comme l'ont fait les Sarrasins plus de 1 000 ans plus tard. Dans son ouvrage magistral, Le droit de la guerre et de la paix, le célèbre homme d'État, philosophe et jurisconsulte hollandais, Hugo Grotius, a repris cette condamnation de l'utilisation de telles armes. L'Accord de Strasbourg de 1675 renfermait un article interdisant l'emploi de munitions empoisonnées et disposait que toute personne trouvée en possession de telles armes serait punie. La Déclaration de Saint-Pétersbourg de 1868 interdisant l'usage de certains projectiles en temps de guerre exigeait des signataires qu'ils renoncent « à l'emploi par leurs troupes de terre ou de mer de tout projectile d'un poids inférieur à quatre cents grammes qui serait explosible ou chargé de matières fulminantes ou inflammables ». La Déclaration de Bruxelles de 1874 et les Conventions de La Haye de 1899 et 1907 interdisaient l'utilisation de poisons et de balles empoisonnées. Une déclaration faite dans la foulée de la Convention de La Haye de 1899 condamnait « l'emploi de projectiles dans le seul but de répandre des gaz asphyxiants ou délétères ».

Après avoir été confronté aux horreurs des armes conventionnelles et chimiques durant la Première Guerre mondiale, le monde a eu un avant-goût des effets catastrophiques d'une guerre biologique avec la pandémie du virus grippal au printemps de 1918. Baptisée du nom de grippe espagnole, l'épidémie a fait plus de vingt millions de victimes dans le monde cette année-là. Par comparaison, la guerre avait tué de dix à treize millions de soldats et environ huit millions de civils. La puissance potentielle de la guerre bactériologique révélée par l'impact du virus grippal a tellement impressionné les populations et les leaders politiques de l'époque que lors de l'adoption, en 1925, du Protocole de Genève traitant des armes chimiques, les dispositions concernant l'interdiction de telles armes ont été étendues aux agents bactériologiques. Toutefois, le Protocole n'a pas interdit la mise au point ou le déploiement des armes bactériologiques. De plus, de nombreux signataires, y compris le Canada à l'époque, y sont allés de réserves affirmant qu'ils conserveraient le droit d'utiliser des armes biologiques si de telles armes étaient utilisées contre eux. (Le Canada a retiré officiellement cette réserve du Protocole de Genève en 1991.)

La Convention sur les armes biologiques et à toxines

En avril 1972, 80 États (dont le Canada) ont signé la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction, aussi appelée la Convention sur les armes biologiques et à toxines (CABT). À l'heure actuelle, 145 États sont parties à la Convention, qui est entrée en vigueur en 1975. Voici les principaux engagements qu'ils ont pris aux termes de la Convention :
  • À l'article I, les États parties s'engagent à ne jamais, et en aucune circonstance, « mettre au point, fabriquer, stocker ni acquérir d'une manière ou d'une autre ni conserver » d'autres agents microbiologiques, des autres agents biologiques et des toxines biologiques, quels qu'en soient l'origine et le mode de production, de types et en quantités non destinés à des fins prophylactiques, de protection ou à d'autres fins pacifiques. Ils s'engagent également à ne jamais mettre au point, fabriquer, stocker ni acquérir d'une manière ou d'une autre ni conserver d'armes, d'équipements ou de moyens de dissémination conçus pour l'emploi d'agents biologiques à des fins hostiles.
  • À l'article II, les États parties s'engagent, successivement, à détruire ou à convertir à des fins pacifiques toutes les armes biologiques et/ou vecteurs visés, qui sont en leur possession ou sous leur juridiction ou leur contrôle.
  • À l'article III, ils s'engagent à ne pas transférer, ni appuyer d'une autre façon l'acquisition ou la fabrication de tels objects par des États ou des organisations internationales. (Les conférences d'examen qui ont eu lieu ont élargi cet engagement de façon à inclure « tout bénéficiaire quel qu'il soit aux niveaux international, national ou intranational ».)
  • À l'article IV, chaque État partie s'engage à prendre, « selon les procédures prévues par sa constitution », toute mesure nécessaire pour empêcher la mise au point, la fabrication, le stockage, l'acquisition ou la conservation d'armes biologiques sur son territoire.
  • Aux termes de l'article V, les États parties s'engagent à se consulter s'il survient un problème en ce qui a trait à l'objectif ou à l'application de la Convention.
  • En vertu de l'article VI, chaque État partie qui constate qu'une autre partie agit en violation de ses obligations peut déposer une plainte auprès du Conseil de sécurité des Nations Unies. . Toutefois, cet article n'établit pas de mécanisme de vérification de la conformité
  • Aux termes de l'article X, les États parties s'engagent à faciliter l'échange le plus large possible d'équipements et de technologies à des fins pacifiques, et à participer à cet échange. Les dispositions de cet article soulignent aussi que la Convention ne vise pas à entraver le développement économique ou technologique des États parties.

Efforts en vue de renforcer la CABT

Les États parties à la CABT ont pris plusieurs mesures pour améliorer l'efficacité de la Convention. . Cinq conférences d'examen ont eu lieu en vertu de l'article XII de la CABT pour assurer le suivi de la mise en oeuvre de la Convention : en mars 1980, septembre 1986, septembre 1991, décembre 1996 et en novembre-décembre 2001 conférence d'examen. Lors des deuxième et troisième conférences d'examen, les délégués ont convenu de prendre une série de mesures de renforcement de la confiance (MRC), destinées à empêcher ou à réduire l'occurrence d'ambiguïtés, de doutes et de craintes ainsi qu'à renforcer la coopération internationale dans le domaine des utilisations pacifiques de la biotechnologie. Ces mesures sont les suivantes :
  • MRC A(I) : échanger des données sur les centres de recherche et les laboratoires qui répondent à des normes nationales ou internationales très élevées;
  • MRC A(II) : échanger des informations concernant des programmes nationaux de recherche et de développement ainsi que la déclaration des installations utilisées pour réaliser des programmes de recherche et de développement dans le domaine de la défense antibiologique;
  • MRC B : échanger des informations sur les manifestations de maladies infectieuses et les cas semblables où des toxines semblent s'écarter de la norme;
  • MRC C : encourager la publication des résultats des recherches biologiques qui concernent directement l'objet de la Convention et promouvoir l'utilisation à des fins légitimes des connaissances que ces recherches ont permis d'acquérir;
  • MRC D : encourager activement l'établissement de contacts entre des scientifiques, d'autres experts et des installations participant à des recherches biologiques directement reliées aux dispositions de la Convention, notamment les échanges et les visites pour effectuer des recherches concertées dans le cadre d'un programme convenu d'un commun accord;
  • MRC E : déclarer les lois et les autres mesures législatives ou réglementaires adoptées pour appliquer la Convention, y compris les exportations et/ou les importations de micro-organismes pathogènes;
  • MRC F : déclarer les activités passées, depuis le 1er janvier 1946, concernant des programmes de développement et de recherche dans le domaine des armes biologiques offensives et/ou défensives;
  • MRC G : déclarer les installations de production de vaccins pour les être humains qui sont homologuées par l'État partie."

Source : Les armes biologiques et la Convention sur les armes biologiques et à toxines (Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international du Canada, Direction du contrôle des armements, du désarmement et de la non-prolifération)
Reproduction pour utilisation publique non commerciale autorisée par le MAECI

Voir aussi :

Pierre Lelloche, Guy-Michel Chauveau et Aloyse Warhouver, La prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs. Assemblée nationale française, Commission de la Défense nationale et des Forces armées, rapport d'information no 2788, 7 décembre 2000. Voir en particulier les sections I-C et II-C : L'archipel biologique ou l'équation de tous les dangers; La lutte contre la prolifération biologique : l'impossible négociation?

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L'incroyable programme biologique soviétique

Commission de la Défense nationale et des Forces a
Extrait de: Pierre Lelloche, Guy-Michel Chauveau et Aloyse Warhouver, La prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs. Assemblée nationale française, Commission de la Défense nationale et des Forces armées, rapport d'infor

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