La musique a le pouvoir d’ouvrir les coeurs les plus endurcis

Jordi Savall

L’art est l’une des dimensions les plus élevées de la vie sur terre, mais il n’est pas suffisant en soi. L’esthétisme pur peut mener à la déshumanisation. Si la musique est une distraction ou même un idéal déconnecté d’une dimension spirituelle, de la souffrance des autres et de la vie quotidienne, cela peut mener à Auschwitz. La musique a toujours le pouvoir d’ouvrir les cœurs les plus endurcis. Songez au destin de Shlomo Katz, ce musicien juif roumain à Auschwitz. Avant d’être gazé, il a demandé à l’officier la permission de chanter une prière de mort. L’officier a donné son autorisation et il a été si bouleversé par la beauté du chant qu’il l’a aidé à s’échapper, alors qu’il n’était qu’un pion dans l’engrenage.

«Jordi Savall : La musique est la mémoire du monde et de l’amour» (entretien). Propos recueillis par Olivier Bellamy. Classica, mars 2013, p. 44.
 




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