« Si l’Iran ne dispose (ou ne disposait) que « presque » de la bombe, elle possède, sans contestation possible, un des plus beaux et surtout un des plus riches musées d’art contemporain du monde. Tout comme le centre Pompidou, le Téhéran Museum of Contempory Art a été inauguré en 1977. Avec, pour le TMoCA, un look nettement moins " avant-gardiste " que l’usine à gaz parisienne. Karam Diba, architecte du projet et cousin de la reine Farah Pavlani Chahbanou, s’est plutôt ingénié à contemporiser des éléments architecturaux traditionnels. Des espaces intérieurs d’exposition savamment pensés, un atrium spacieux avec un bassin rectangulaire inspiré des howz de l’architecture persane, des jardins organisés pour accueillir des sculptures contemporaines, le projet était sans conteste de faire jouer l’Iran dans la cour des grands. Avec un écrin à la hauteur de l’ambition.»
Le rêve de la Chahbanou est de courte durée. Deux ans après son ouverture, les islamistes prennent le pouvoir. Mais, "Téhéran n’est pas Bâmiyân, ayatollah n’est pas taliban", le musée et sa collection survivent. En 2022, le « TMoCa organise l'exposition " Minimalisme et art conceptuel " où sont présentés cent trente-deux œuvres (d’avant 1979 ) de trente-quatre artistes " contemporains " : Marcel Duchamp, Sol LeWitt, Donald Judd, Christo et Jeanne-Claude, Michelangelo Pistoletto, Robert Smithson, Dan Flavin.. »
Un texte de Yvonne Guégan à lire dans Causeur. On lira également cet article sur le TMoCa dans la revue d'architecture ArchEyes, ainsi que ce texte dans Dazed MENA (Middle-East and North Africa) sur la génèse de la collection.