Mireille Darc a réalisé le documentaire Voyage vers l'inconnue. Produit par CBTV-Christian Blachas, il a été présenté pour la première fois le jeudi 2 avril 2009 sur France 2.
Comprendre le deuil*, souvent associé à la souffrance pour certains, partager des sentiments et des émotions avec des gens qui ressentent de la colère, de la culpabilité* ou de la tristesse, qui côtoient la mort d'un proche ou leur propre mort ou qui vivent des moments de dépression*, tel est le défi lancé par ce film. Tour à tour, on voit apparaître sur l'écran ceux qui ont vécu une «expérience de mort imminente», ceux qui perdent un parent ou un enfant, des personnes en soins palliatifs*. Chacun y va de son idée sur sa fin de vie soit dans une unité de soins palliatifs, soit à son domicile, seul ou accompagné. Mireille Darc s'est entourée de plusieurs professionnels et d'intervenants dont certains témoignages montrent une remarquable ouverture d'esprit et de nuance dans leur jugement. Par contre, la demande de suicide assisté* ou d'euthanasie* est à peine effleurée dans ce documentaire en tant qu'éventuelle option future après un débat public. Une des personnes, proches de la mort, refuse de participer aux séances de musique et de danse. C'est homme qui exprime, avec lucidité, sa volonté de mourir, si ses souffrances deviendront insupportables, et le documentaire laisse poindre l'espoir qu'il trouvera un sens à sa fin de vie.
Mireille Darc dit ne pas avoir voulu donner dans le spectaculaire et montrer les mouroirs. «Je suis allée, naturellement, vers ce qu'il se fait de mieux dans le domaine de la fin de vie, c'est-à-dire la Maison de Gardanne. Et, grâce au livre du docteur Eric Dudoit (psychologue à hôpital à Marseille), j'ai découvert son unité de soins palliatifs à l'hôpital de la Timone. (...) J'entrais dans ces endroits, je disais bonjour un peu à tout le monde, je discutais beaucoup mais je ne filmais que le lendemain. Quand j'expliquais mon projet à un malade, bien entendu je ne parlais jamais de mort. J'utilisais l'expression «fin de vie». Ce qui revient au même mais le mot «mort» à quelque chose de définitif qui exclut l'espoir dont les malades ont malgré tout encore besoin. Une fois que j'ai leur accord, tout doit se passer très vite. De part l'urgence même du sujet et pour éviter qu'ils aient le temps de réfléchir et de changer d'avis ou de préparer leurs réponses et faire disparaître l'émotion».
Un documentaire intelligemment orchestré, qui manifeste un grand respect pour la diversité des perceptions de la fin de vie, exprimées par les participants.