L'ontologie de la vie qui est simultanément une ontologie de la mort, comme l'avait déjà parfaitement saisi Georg Simmel dans La métaphysique de la mort (1988), est aussi, et consubstantiellement, une ontologie de la survie ou de la survivance, ce que Louis-Vincent Thomas a appelé une «eschatologie philosophique» (immortalité, réincarnation, résurrection). Louis-Vincent Thomas y reprend les belles analyses de Michel Hulin dans son article synthétique sur l'eschatologie de la mort où il développe une typologie en quatre temps. Nous empruntons ces données au texte de Jean-Marie Brohm, intitulé «Ontologie de la mort»
www.philagora.net/philo-fac/brohm-6.htm
L'eschatologie de la mort
1) L'Au-delà proche qui situe les survivants dans un univers semblable à celui des vivants, avec possibilité de réincarnation (chamanisme d'Asie Centrale, de Sibérie et d'Amérique du Nord, croyances négro-africaines traditionnelles).
2) L'Au-delà sans retour qui renvoie le pays des morts dans un monde autre et lointain (Mésopotamie ancienne, Égypte pharaonique).
3) L'Au-delà de la résurrection de la chair qui rendrait possible la réunion, voire la fusion du monde des vivants et celui des défunts: d'où le grand retour collectif des ressuscités, lié à la substitution au mythe du temps cyclique d'une durée orientée et non réversible (religions de l'Iran ancien, religions du Livre, eschatologie chrétienne).
4) L'Au-delà indien où l'Au-delà n'apparaît plus essentiellement sous la forme d'un espace ou d'un autre monde, mais dans l'ordre du temps. Il se présente comme la série des intervalles temporels qui séparent les unes des autres les réincarnations successives d'un même principe spirituel (transmigrations des âmes).
Ces divers systèmes utopiques ou uchroniques s'articulent autour de quatre oppositions fondamentales :
a) La distinction du proche et du lointain : l'Au-delà est-il un monde proche, semblable au nôtre, ou au contraire un univers lointain, sorte d'absolu indicible ?
b) La distinction du corps et de l'esprit : les habitants du royaume des morts ont-ils un (ou leur) corps, ou sont-ils au contraire de purs esprits ?
c) La distinction de l'événement unique (de la naissance et de la mort) -le destin eschatologique étant scellé une fois pour toutes à l'instant de la mort - et de la répétition des naissances et des morts (l'existence actuelle procède d'une existence précédente, pas nécessairement humaine, et conduit à une existence ultérieure qui peut-être ne comportera pas non plus cette forme.
d) La distinction du Bien et du Mal : les injustices de ce monde sont-elles ou non réparées dans l'Au-delà, tout le monde accède-t-il à cet Au-delà, y a-t-il un tri qui "pèse" les âmes suivant leurs actions mondaines (Paradis, Enfer) ?
Modes de vie après la mort
Pierre A. Riffard, dans «Comment se pose rationnellement la question de la vie après la mort ?», Thanatologie, n° 87-88, nov. 1991, propose une classification schématique des modes de la vie post mortem, publiée par Wikipedia, «Vie après la mort»
1. Existence neutre
2. Félicité.
3. Extinction.
4. Existence ombreuse.
5. Existence stellaire.
6. Existence démoniaque.
7. Damnation.
8. Réincarnation.
9. Métempsycose.
10. Palingénésie.
11. Éternel Retour.
12. Re-naissance.
13. Métamorphose.
14. Résurrection.
Texte intégral: http://fr.wikipedia.org/wiki/Vie_après_la_mort