Marie Vetsera née à Vienne le 19 mars 1871 et décédée à Mayerling le 30 janvier 1889, fille de la baronne Hélène Vetsera et maîtresse de Rodolphe de Habsbourg*, archiduc héritier de l’empire austro-hongrois. Selon la version officielle, elle accompagna son amant dans la mort volontaire. Son corps fut trouvé dans le pavillon de chasse de Mayerling «étendu au fond du côté droit du lit, et le cadavre du prince héritier gisait, à demi couché sur le bord à gauche» (C. Bertin, Mayerling ou le destin fatal des Wittelsbach, Paris, Perrin, 1967, p. 327). Voici quelques lettres d’adieu* laissées par la jeune fille: «Chère maman, Pardonne-moi ce que je fais. Je n’ai pas pu résister à la mort. Nous voulons être, côte à côte, dans le cimetière d’Alland. Je suis plus heureuse dans la mort que dans la vie.» En post-scriptum: «Bratfisch [compagnon de Rodolphe] a sifflé merveilleusement cette nuit.» À sa sœur Hannah, elle révèle sa foi dans une vie posthume: «Nous sommes heureux tous deux de partir pour l’autre monde. Souviens-toi de moi de temps en temps. Sois heureuse. Ne te marie que par amour. Je n’ai pu le faire et comme je ne pouvais résister à l’amour, je m’en vais avec lui. […] Ne me pleure pas. Je m’en vais joyeuse dans l’au-delà. C’est beau ici. Encore une fois adieu! […] Je t’en prie dépose un bouquet de camélias sur ma tombe tous les 13 janvier et aussi le jour de ma mort. Demande à maman de s’occuper d’Agnès afin qu’elle ne pâtisse pas de mes erreurs.» À son petit frère: «Adieu, je veillerai sur toi dans l’autre monde car je t’aime beaucoup. Ta sœur dévouée.» À son amie Marie Larisch: «Pardonne-moi la peine que je t’ai causée. Je te remercie tant de tout ce que tu as fait pour moi. Si la vie devient trop difficile, et je crains que ce ne soit le cas après ce que nous avons fait, suis-nous. C’est ce que tu peux faire de mieux. Ta Mary.» Au prince Michel de Bragance, elle lègue son boa et lui avoue: «Nous sommes très anxieux de voir à qui ressemble l’autre monde.» Rodolphe met son nom à côté de la signature de Marie en ajoutant: «Bonsoir, Wasserer» — «Laveur» était un surnom accordé au prince par ses amis (p. 324-325).