Marie-Madeleine de Kergorlay-Soubrier, Tu n'est pas seul. Accompagner l'enfant en deuil. Préface de Patrick Poivre d'Arvor*, Éditions du Jubilé, «Enfants du fleuve», 2010.
Préface
Extrait: «...de la mort, il faut parler, parce que ça fait pleurer, et qu'il faut faire secouer toutes ses larmes. [...] Après la disparition de mes filles, Tiphaine et Solenn - il y a tout juste quinze ans - j'ai d'abord été hébété, puis j'ai écrit, puis j'ai parlé. Marie-Madeleine de Lergorlay qui a très jeune été confrontée à ces drames-là, aide désormais les autres à parler à leur tour.»
(Patrick Poivre d'Arvor, op. cit. p. 12)
Avant-propos
Extrait: «À quelques jours de mon entrée au lycée, j'ai été confronté au décès brutal et soudain de ma mère. Le livre très concret de Marie-Madeleine de Kergorlay me remémore les échanges bienfaisants que j'ai eus avec elle, il y a bientôt dix ans.» (Élisabeth, op. cit., p. 13)
Introduction
Extrait: «Perdre sa mère, son père, un frère ou une soeur est une épreuve très pénible pour les enfants, les petits comme les plus grands. Épreuve très mystérieuse, car nous ne connaissons pas réellement la conséquence d'un tel événement. [...] Ceux qui entourent l'enfant sont souvent accaparés par leur propre chagrin, ce qui est normal. C'est pour cela que ce livre s'adresse à l'environnement plus ou moins proche de l'enfant, à tous ceux qui gravitent autour de lui...» (op. cit., p. 15)
Résumé
Accompagnant ce livre de nombreux témoignages, l'auteure révèle les particularités de la relation que l'enfant *entretient avec la mort et les particularités de la douleur de son deuil*. Elle présente les mouvements du travail de deuil chez les adolescents*: une certaine régression, la perte de repères dans son besoin d'identification, la tentative d'une difficile acceptation, le sentiment de culpabilité*. S'appuyant sur sa propre expérience d'enseignante, elle traite du deuil dans le cadre scolaire quand un élève est en deuil et quand des élèves de l'établissement scolaire meurent en offrant des suggestions appropriées aux circonstances. Un chapitre entier est consacré à l'aide concrète que l'on peut apporter à l'enfant afin qu'il parvienne à parler de son deuil, à exprimer ses émotions et à construire ses souvenirs. Pour terminer, elle propose «les dix droits de l'enfant en deuil», empruntés à Alan D. Wolfelt, Companion Press.
Particularités du deuil de l'enfant (Extrait)
« Certains enfants semblent continuer à vivre normalement. Pourtant, ce que l'on observe de l'extérieur ne reflète absolument pas ce qu'ils vivent et ressentent. Ils sont «anesthésiés» dans leurs émotions pendant un temps. Ils peuvent contenir leur chagrin et «s'asseoir dessus», pour ménager l'entourage ou le parent restant, pour éviter de «faire des vagues». Il faut être tout particulièrement vigilant devant ce calme apparent qui ne veut rien dire.
L'enfant vit dans l'instant présent, il passe rapidement de la tristesse du deuil à la joie de la vie quotidienne. Il peut par exemple rire à gorge déployée devant un film, oubliant un moment son chagrin, ce que l'adulte ne fera pas. Il passe du rire aux larmes en quelques minutes, même en quelques secondes. Quand il est triste, il l'est entièrement, mais sa tristesse est «fugitive». (op. cit., p. 63-64)