Paul de Brancion, Temps mort, Lanskine, 2010, 70 p.
Paul de Brancion, romancier et poète, est rédacteur en chef et fondateur de la revue Sarrazine (www.sarrazine.net). Il publie en 2010 un recueil de poésie intitulé Temps mort dont la première page et la dernière page exhibe une photo prise par Joseph Barrak en 2006 à Baalbek, anciennement Heliopolis, cité Grecque du Soleil dans la région de Bekaa, frontalière du Liban et de la Syrie. Elle figure un bédouin portant le corps d'un enfant mort dans les bombardements.
L'Incipit
Le poète ouvre son recueil par une définition de la «seconde» comme durée, définition qu'il raie tout en la gardant lisible, «parce qu'elle n'est plus valable». Celle-ci est suivie par une deuxième définition, celle de la formule 5 x 10 Hz, «fréquence de base de l'horloge d'une fontaine atomique au rubidium.» D'où sans doute le titre de la première partie de l'album «La stratégie du crabe», (allusion à la série de BD de Luka par Mezzomo et Lapière aux Éditions Dupuis (2003), l'histoire d'un jeune homme diplômé de sociologie criminelle et aidant la police de Marseille sur des enquêtes de meurtres?) La deuxième partie «L'os blanc des songes» (L'os blanc, un cocktail à base de vodka, lait et liqueur de café?), un cocktail de songes, prélude d'un possible et imprévisible espoir.
Extraits
«Car le temps c'est la mort omniprésente, et sa soudaine précision, la survenue d'un savoir obscène.» (op. cit., p. 13)
«Un bédouin porte le corps d'un enfant, mort dans les bombardements.
Neveu, fils de son frère.
Sous le voile rouge, son regard trahit l'effroi retenu.
Il est accroupi dans un pantalon de costume mal coupé.
Pietà,
écart du temps mort et du temps vivant.» ( op. cit., p. 67)
Commentaire
«Une écriture forte et percutante pour parler de la modernité et de sa folie. Précision du temps omniprésente qui étouffe le rêve, condamne l’imaginaire. Plus d’obscurité dans notre monde, la science et la technologie sont toute puissantes. Pourtant la terreur n’est pas loin, peur de la mort, de la misère, peur du corps, de ses douleurs et de ses désirs. Ce livre, à l’écriture violente mais non dénuée d’humour et de causticité, est un livre de combat.»
(Marché de la poésie: 28 ième édition)
http://poesie.evous.fr/Temps-mort.html