Au sujet de ce philosophe italien suicidé, Cavaglion Alberto a publié une biographie intitulée Felice Momigliano (1866-1924). Una biografia aux Éditions Il Mulino, Bologne, 2000. De sa part, Arnaldo Momigliano décrit Felice en ces termes: « Le penseur le plus original parmi mes parents socialistes, Felice Momigliano, professeur de philosophie à l’Université de Rome, s’efforça de concilier le socialisme, Mazzini et les prophètes juifs, mais il fut expulsé du Parti socialiste lorsque la guerre éclata en 1915. Sur le caractère énigmatique et tragique de ce penseur religieux, qui fut fondamentalement un juif réformé comme son ami Claude Montefiore — dans un pays où il n’y avait pas de judaïsme réformé organisé — il y aurait beaucoup à dire, si nous voulons comprendre pourquoi les Juifs eurent dans la vie italienne une part bien moindre que celle qu’ils avaient espérée. [...] Je me contenterai de dire ici que c’était effectivement le problème pour ces écrivains juifs italiens que Stuart Hughes a récemment réunis sous le titre suggestif de Prisoners of Hope ("Prisonniers de l’espoir") »
Les Juifs d’Italie (1985) traduit de l'italien par Patricia Farazzi, www.lyber-eclat.net/lyber/momigliano/juifs-italie.html
« Felice Momigliano » dans Arnaldo Momigliano, Silvia Berti, Contributions à l'histoire du judaïsme, Éditions de l'éclat, 2002, p.189 et les suivantes.
Selon Élie Wiesel, « de tous les êtres composants la communauté en voie de disparition des survivants de l’holocauste, écrit-il, les écrivains ont connu une tragédie supplémentaire : désespérant du pouvoir de la parole écrite, certains ont choisi le silence. Celui de la mort… J’en ai connu trois. Leurs derniers gestes continuent à me hanter". Il y avait d’abord son ami Primo Lévi : "Pourquoi Primo, mon ami Primo, s’est-il jeté du haut d’un escalier, lui dont les ouvrages venaient enfin de secouer l’indifférence du public, même hors d’Italie? » (Mémoires 2, Paris, Éditions du Seuil, 1996, p. 471).