L'Encyclopédie sur la mort


Les Murs

Le prix Robert-Cliche 2009 du premier roman a été attribué à Olivia Tapiero, née à Montréal (Québec, Canada) en 1990, pour Les murs, Montréal, VLB. , 2009.

Le roman raconte l'hospitalisation d'une jeune fille pendant quelques mois. L'éditeur écrit: «Olivia Tapiero entraîne ses lecteurs dans le long tunnel des pensées de son héroïne, dont le dossier porte la mention « Suicidaire +++». Dès les premières pages, la table est mise et l'attention du lecteur est captée et gardée jusqu'à la fin. Une adolescente qui vient de faire une énième tentative de suicide raconte son histoire, son mal de vivre qui la gruge jusqu'à la moelle. Rien n'est banal, rien n'est laissé au hasard. On suit la vie de cette toute jeune femme transférée d'un hôpital à un autre. La froideur des lieux et la blancheur des murs sont le reflet de son âme et à l'image de son corps qu'elle souhaite voir disparaître.»

Extraits

À son réveil:

Je baisse les yeux. Une brume humide passe à travers ma tête, un frisson, du fond du crâne jusqu'à la surface de ma peau. Ma gorge se serre. Reprends-toi. Je n'arrive pas à la regarder, je n'arrive pas à parler. Je lâche un murmure, comme une prière:«Mourir. Seulement mourir. C'est tout.» Il y a un silence, je garde les yeux baissés. (p. 18)

Durant ses traitements:

La mort était mon rideau fermé, ma fin de spectacle, ma coulisse, mon repos, enfin, détruisant l'esprit spectateur du haut, le corps ennemi du bas, le Monstre du centre et le corps qui les entoure tous, tout détruire en tuant leur source commune, inconnue, introuvable, moi. J'ai tout raté, je n'ai eu qu'un entracte. Je suis de retour sur scène, épuisée, avec encore quelques actes à jouer, mais c'est bientôt fini, je vais bientôt sortir de cette salle étouffante et me dissoudre dans l'air frais, dans le vent, enfin. (p. 66)

Avant sa sortie de l'hôpital:

On me trouve distante, songeuse. C'est peut-être comme ça, quand on est trop plein. Une éponge imbibée pourrait avoir l'océan qui lui passe dessus sans en absorber une larme. S'ils savaient. Je n'ose pas leur dire que je vais mal, je ne veux pas leur dire que je vais bien. J'ai la vie et la mort entre les deux oreilles, je ne vais nulle part. (p. 151)

Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-12