L'Encyclopédie sur la mort


Légion de Mars

En 42 avant J.-C. , Marc Antoine* participa à la bataille de Philippes, où Cassius* et Brutus* trouvèrent la mort. Une flotte de transport des légions des triumvirs est surprise en pleine mer par les républicains «le jour même de la bataille de Philippes». De nombreux soldats de la légion de Mars se suicident, tandis que d'autres cherchent le combat, de façon démesurée et suicidaire, avec l'ennemi.

Récit de la destruction de la flotte des triumvirs

«Le même jour où les triumvirs avaient provoqué la bataille sous Philippes, Domitius Calvinus, lieutenant d'Octave, s'embarquait à Brindes (Brindisi), pour lui conduire de puissants renforts. Il avait à bord deux légions, dont l'une était la fameuse légion de Mars, deux mille hommes pour sa cohorte prétorienne, et plusieurs corps d'élite de cavalerie et d'infanterie. Craignant d'attirer sur lui les nombreux vaisseaux des ennemis, et voulant profiter d'un vent favorable, il avait employé au transport des troupes les trirèmes qui formaient son escadre. Mais il ne put échapper à la vigilance de Cassius, qui croisaient sur la mer Ionienne. En le voyant approcher, il donne le signal de la fuite, et les trirèmes les plus avancées parvinrent à gagner la côte. Le vent s'abat tout-à-coup; Calvinus se voit obligé de soutenir le combat avec des forces très inférieures. Il ordonne à tous ses vaisseaux de former une ligne serrée, et, les faisant attacher les uns aux autres par des câbles, leur proue d'airain tournée contre l'ennemi soutient avec vigueur ses attaques.

Murcus se voyant repoussé, fait lancer par ses machines des pièces de bois enflammées enduites de souffre et de résine. Le feu prend sur plusieurs vaisseaux et menace de se communiquer à tous les autres. Chaque vaisseau coupe ses cables pour éviter l'incendie, et se voit aussitôt entouré par plusieurs vaisseaux ennemis. Les soldats de la légion de Mars écumaient de rage, livrés sans défense à ces adversaires auxquels ils étaient supérieurs par leur bravoure. Les uns se perçaient de leur épée, les autres forçaient le pilote d'aborder l'un des vaisseaux qui les attaquaient. Tandis qu'ils s'élançaient sur son pont, abordés aux-mêmes par les autres vaisseaux, ils succombaient après une lutte trop inégale. Un petit nombre de navires parvinrent à s'échapper; ceux qui les montaient errèrent sur la mer pendant cinq jours, sans vivres, et réduits à sucer la pox des cordages; ils arrivèrent enfin, réduits à un petit nombre, sur les côtes de l'Épire, où ils furent faits prisonniers. Cavinius, que l'on avait cru perdu, rentra le cinquième jour, avec un seul vaisseau, dans le port de Brindes.»

Source: M. Nougarède, Baron de Fayet, Histoire de la révolution qui renversa la république romaine et qui amena l'établissement de l'Empire, tome premier, Paris, Imprimerie de Firmin Didot, 1820, p.387-388.

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Brindisi dans les Pouilles en Italie
port de la côte adriatique

Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-10